DOI issue:
Nr. 6
DOI article:Stephani: Apollon et Artémis
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0143
— 135 -
APOLLON ET ARTÉMIS.
(Planche 32.)
La croyance religieuse des anciens reconnaissait à Artémis, entre
autres attributs, une certaine prédilection pour la danse (i). De là
naquit naturellement l’idée que la déesse, comme son frère Apollon,
prenait à la musique, et surtout au jeu de la lyre (2), le même plaisir
qu’à la danse.
On commettrait une grave erreur en pensant que les Arcadiens,
lorsqu’ils désignaient Artémis par le surnom d'Iîymnia (3), avaient
principalement en vue cette particularité, et nous devons nous garder
d’en conclure, en généralisant l’épithète particulière signalée par
Pausanias, qu’elle trouve son application partout où les anciens ont
voulu attribuer à la déesse l’amour de la danse et de la musique.
Cette prédilection d’Artémis pour l’art musical n’a donc jamais
tenu un rang principal dans le point de vue sous lequel la concevaient
les anciens, et par suite les oeuvres de l’art n’en offrent que peu de
traces. Elles représentent seulement quelquefois la déesse jouant
elle-même de la lyre ou de la double flûte, ou bien lui donnent pour
attribut l’un ou l’autre de ces instruments.
On connaît d’abord certaines monnaies d’or frappées à Syracuse,
qui montrent d’un côté la tête d’Apollon et de l’autre la tête parfai-
tement reconnaissable d’Artémis (caractérisée d’ailleurs par la légende
Scoreipûc) ; et derrière chacune de ces têtes une lyre figure comme
attribut (4).
Nous avons ensuite à mentionner deux miroirs étrusques. Sur le
(1) Voy. Preller, Griech. Mythol., t. I, p. 233.
(2) Homer., Hymn. in Ven., 16 :
Oùôé tcot’ !ApT£[j.iSa ypuo-7]XazaT0v XEXaôeivrjv,
AâjxvaTai sv qnXÔTTiTi <piXop.p.E'.Ô7)ç ’Acppooirp.
Kai yàp Tvj aôs x6£a '/.où oûpeai S^pa; Èvalpsiv,
<f>oppuyyÉç te yppot te ciaTïpuatot t’ ôXoXuyaî,
3,AXueà te axiÔEVTa Sixcuwv te tttoXcç àvSpwv.
(3) Pausan., VIII, o, Il ; 13, 1, 0.
(4) Combe, Mus. Hunier., pl. lu, 4; Torre-
muzza, Num. Sic., pl. lxviii, 3 ; Mionnet, Suppl.,
t. I, p. 426, nos 470-473 ; Specimens of une. coins
ofM. Græcia, pl. xvi; Miiller-Wieseler, Denkm.,
t. II, n° 163.
APOLLON ET ARTÉMIS.
(Planche 32.)
La croyance religieuse des anciens reconnaissait à Artémis, entre
autres attributs, une certaine prédilection pour la danse (i). De là
naquit naturellement l’idée que la déesse, comme son frère Apollon,
prenait à la musique, et surtout au jeu de la lyre (2), le même plaisir
qu’à la danse.
On commettrait une grave erreur en pensant que les Arcadiens,
lorsqu’ils désignaient Artémis par le surnom d'Iîymnia (3), avaient
principalement en vue cette particularité, et nous devons nous garder
d’en conclure, en généralisant l’épithète particulière signalée par
Pausanias, qu’elle trouve son application partout où les anciens ont
voulu attribuer à la déesse l’amour de la danse et de la musique.
Cette prédilection d’Artémis pour l’art musical n’a donc jamais
tenu un rang principal dans le point de vue sous lequel la concevaient
les anciens, et par suite les oeuvres de l’art n’en offrent que peu de
traces. Elles représentent seulement quelquefois la déesse jouant
elle-même de la lyre ou de la double flûte, ou bien lui donnent pour
attribut l’un ou l’autre de ces instruments.
On connaît d’abord certaines monnaies d’or frappées à Syracuse,
qui montrent d’un côté la tête d’Apollon et de l’autre la tête parfai-
tement reconnaissable d’Artémis (caractérisée d’ailleurs par la légende
Scoreipûc) ; et derrière chacune de ces têtes une lyre figure comme
attribut (4).
Nous avons ensuite à mentionner deux miroirs étrusques. Sur le
(1) Voy. Preller, Griech. Mythol., t. I, p. 233.
(2) Homer., Hymn. in Ven., 16 :
Oùôé tcot’ !ApT£[j.iSa ypuo-7]XazaT0v XEXaôeivrjv,
AâjxvaTai sv qnXÔTTiTi <piXop.p.E'.Ô7)ç ’Acppooirp.
Kai yàp Tvj aôs x6£a '/.où oûpeai S^pa; Èvalpsiv,
<f>oppuyyÉç te yppot te ciaTïpuatot t’ ôXoXuyaî,
3,AXueà te axiÔEVTa Sixcuwv te tttoXcç àvSpwv.
(3) Pausan., VIII, o, Il ; 13, 1, 0.
(4) Combe, Mus. Hunier., pl. lu, 4; Torre-
muzza, Num. Sic., pl. lxviii, 3 ; Mionnet, Suppl.,
t. I, p. 426, nos 470-473 ; Specimens of une. coins
ofM. Græcia, pl. xvi; Miiller-Wieseler, Denkm.,
t. II, n° 163.