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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 6
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Trivier, S.: Céphale
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0153

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figure d’applique, haute de 19 1/2 centimètres, qui a dû faire partie
d’une composition en bas-relief; les caractères de l’art la rapportent
manifestement à l’époque où régnait l’idéal des écoles de Praxitèle et
de Scopas. Elle représente un jeune héros chasseur, nu, assis sur un
rocher. Ses cheveux sont ceints d’une bandelette et ses pieds chaus-
sés de sandales. De la main droite, à moitié détruite aujourd’hui, il
devait tenir un javelot, qui a disparu ; la gauche se pose sur le rocher.

Un dessin au trait de ce remarquable et précieux fragment a été
déjà publié dans l’ouvrage de Clarac (1). Il y est interprété comme un
Narcisse, mais sans essai de justifier cette désignation, qui ne repose,
en effet, sur rien de précis ni de positif. Le véritable nom à donner
au héros ici retracé a été reconnu par Charles Lenormant et signalé
pour la première fois par M. Ghabouillet (2); c’est celui de Céphale.
11 suffit, pour en prouver la justesse et pour faire voir qu’aucun autre
ne saurait y être substitué, de rapprocher du bronze du Cabinet de
France les monnaies des Pallenses de Céphallénie, où l’on voit au re-
vers le héros éponyme de 1 île (3). Sur beaucoup d’exemplaires la figure

de ce héros y est accompagnée de son nom,
KEOAAOZ, de manière à ne pas laisser de
doute sur la représentation. Ce n’est pas le
cas de celui dont nous plaçons ici le dessin
comme élément de comparaison. Mais nous
l’avons choisi, malgré cette absence de légende
explicative, parce qu’il offre l’image du héros tournée du même côté
que dans notre bronze, et que, par conséquent, l’identité des figures
y est plus frappante qu’avec aucun autre exemplaire. Il y avait lieu de
publier de nouveau le monument conservé à Paris pour établir le rap-
prochement, car il rend évident que l’auteur de la figurine de bronze et
les graveurs monétaires de la cité des Pallenses ont dû suivre un même
modèle, quelque statue célèbre de Céphale. Ainsi se révèle à nous
l’existence d’un type jusqu’à présent négligé des archéologues dans
le cycle héroïque de la Grèce, type fixé par un simulacre cpii existait
peut-être à Céphallénie et qui, dans tous les cas, datait des plus beaux
temps de l’art. Il est probable que son imitation se retrouvera encore
sur d’autres monuments figurés.

(1) Musée cle sculpture, pi. 590, n° 1282; t. IV,

p. 68.

(2) Catalogue général des camées, etc., de la Bi-

S. T RIV 1ER.

bliothèque impériale, n° 3064.

(3) De Bosset, Médailles antiques de Céphalo-
nie et d’Ithaque, pl. i, nos 1-6.
 
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