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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Choisy, Auguste: Les fouilles de Suse et l’art antique de la Perse, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0028

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18 LES fouilles de suse et l’art antique de la perse.

naire beauté. Le nombre de ces objets dépasse 300. L’un d’eux est un vrai chef-d’œuvre

de l’époque achémônide: nous en donnons, fig. 2, une reproduction agiandie.

Fig. 2. — Sceau susien de l’époque achéménide (grandeur naturelle).

Le sceau est d’opale et montre, en adoration devant le disque ailé d’Aouramazda,
deux sphinx coiffés de la tiare de la Haute-Égypte. Nous n’essayerons pas d interpréter
le symbolisme religieux de cette gravure, non plus que les indices qu’elle peut offrir sur
les rapports entre l’art de l’Égypte et celui de la Perse; qu’il nous suffise de remarquer
ce grand style, cette ample et noble composition. La grandeur est peut-être de toutes
les qualités celle qui s’imprime le plus difficilement aux œuvres de glyptique : elle règne
ici souverainement.

Viennent enfin une série de découvertes d’un intérêt plus spécialement archéologi-
que : entre autres des sépultures étranges, où le cadavre était enveloppé dans une
jarre de terre molle, qu’on calcinait. Des briques, au nombre de plus de 100, dont
la tranche est entièrement couverte de fines inscriptions cunéiformes. Et nous omettons
dans cet inventaire les menus objets d’ivoire, fragments d’albâtre, médailles : nous
n’avons point entrepris un catalogue, nous voulions seulement donner une idée des
trésors dont la mission de Susiane enrichit le Louvre. Les bons musulmans ont sérieu-
sement écrit et naïvement cru que, dans la navigation sur la mer Rouge, à la hauteur
de la Mecque, toutes ces pierres se changeraient en or : elles n’auraient eu rien à gagner
à cette métamorphose. L’éminent architecte du palais du Louvre, M. Edmond Guillaume,
leur prépare dans une salle magnifique une hospitalité digne d’elles. Un dernier détail,
qui n’est pas un des moindres titres de la Mission, c’est que les fouilles ont coûté à
1 Etat à peine o3.000 fr.: la part contributive de M. et de Mrae Dieulafoy fut la totalité des
Irais du premier voyage, et leur santé sacrifiée. A de tels dévouements, l’Administration
fi an ('aise sut heureusement répondre par la plus délicate et la plus juste des attentions.
Le;? émaux de Suse étaient pour une large part la découverte personnelle de
M Dieulafoy : le jour même où l’on put les admirer dans leur ensemble, la croix de la

Légion d honneur fut offerte à la vaillante exploratrice, en souvenir de la Mission dont
elle avait été l’âme.

A. CHOISY.
 
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