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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Heuzey, Léon: De quelques cylindres et cachets de l’Asie- Mineure
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0078

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58 DE QUELQUES CYLINDRES ET CACHETS DE l’âSIE-MINEURE.

être l’extrémité d’un arc ou bien une sorte de lituus dont la représentation se trouve
sur les grands bas-reliefs des rochers àdasüi-kaïa, dans l’ouvrage de MM. Perrot et
Guillaume1. Les trois têtes sont surmontées d’une pointe, inclinée un peu en arrière,
qui, pour la première figure seulement, se termine par un astérisque. Est-ce l’indication
d’un casque avec tige portant cimier? Ce détail ne pourrait être bien précisé que sur des
monuments à grande échelle. Les deux premiers personnages sont vêtus de la longue
robe à franges étagées, que je crois être l’ancien kaunakès des Babyloniens. Le troi-
sième adorateur, s’écartant davantage de l’usage babylonien pour se rapprocher des
modes locales, porte au contraire le vêtement court avec ces chaussures recourbées,
calcei repandi, dont la représentation est particulière aux monuments de l’Asie-
Mineure et aussi aux anciens monuments étrusques2. Derrière ses épaules, on remarque
un trait recourbé, qui pourrait figurer l’extrémité supérieure de l’arc, et un autre enrou-
lement qui tombe dans le dos. Aucun des trois personnages n’a la barbe apparente; ce
caractère leur est commun avec toutes les figures viriles représentées sur le cylindre ; c’est
encore là une dérogation aux usages orientaux, au moins aux usages de la période
assyrienne et perse.

Cette procession a pour introducteur un être fantastique, dont l’origine chaldéenne ne
saurait être mise en doute : c’est le dieu à double visage, vêtu aussi de la robe de
kaunakès. J’ai déjà montré qu’il jouait parfois, dans les vieilles légendes de la Chaldôe,
le rôle d’un dieu qui voit tout, d’une sorte de policier divin et de Panoptès3. Sa nature
complexe, en lui permettant d’avoir une face pour les dieux et une autre pour les
hommes, le prédestinait d’autre part au rôle d’intermédiaire et comme de médiateur,
qu’il joue aussi très souvent sur les cylindres chaldéens, dans les scènes de présentation
analogues à celle-ci. Il est particulièrement curieux de le rencontrer sur un monument
de l’Asie-Mineure. Nous avons également signalé la relation qui existait entre son proto-
type clialdéen et la double tète des médailles étrusques de Yolaterra, prototype du Janus
romain. L'Asie-Mineure fournit encore ici, comme il arrive souvent, la transition atten-
due entre les anciennes civilisations orientales et celle de l’Etrurie.

On remarque en outre que le personnage bicéphale tient de la main gauche, étendue
vers les hommes, un sceptre (ou peut-être un bipenne), et delà main droite, tournée
vers les dieux, une aiguière à libations, nouvelle expression de son double rôle. Entre
lui et la divinité principale, qui est ici une déesse, on voit une haute table d’offrandes,
que portent, en guise de pieds, deux lions dressés. Sur la table se trouvent deux objets,
qui ressemblent à un oiseau et à un serpent enroulé. La déesse est assise sur un trône
élevé, dont les pieds sont en forme de jambes d’animal; elle tient à la main un bouquet

1. Exploralionarchéologique de la Galalie, etc., planches
47, 50, 56. Cf. Perrot et Chipiez, Histoire de l'art, vol. IV,
planches 314, 321, 328.

2. Voir ce que nous disons à ce sujet dans l’article

calceus du Dictionnaire des Antiquités de Saglio.

3. Gazette archéologique, 1884, page 199, article inti-
tulé La stèle des Vautours.
 
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