6*2 DE QUELQUES CYLINDRES ET CACHETS DE L’ASIE-MINEURE.
les rochers (Y Iasili-kaïa1 ; seulement, au lieu du disque ailé, c’est un croissant lunaire
qu’elles paraissent soutenir. La face inférieure du cachet que nous décrivons porte aussi
des signes hiéroglyphiques de l’écriture dite hétéenne. La taille et la gravure de ce
monument sont loin d’être aussi parfaites que pour les précédents; mais le style général
est le même.
Du reste, le style de ces petits monuments, malgré la diversité de leur forme et des
motifs qui les décorent, présente une si frappante unité, qu’il est devenu possible, grâce
à eux, de rattacher dès maintenant à la glyptique de l’Asie-Mineure d’autres objets
analogues publiés comme provenant d’une origine différente. Tel est surtout le cas d’un
remarquable cylindre du Cabinet des Médailles, tour à tour considéré comme perse et
comme assyrien, où l’on croyait reconnaître naguère le mythe de l’androgyne et des
êtres primitifs2.
Je crois pouvoir affirmer sans aucune hésitation, rien qu’à voir la proportion
très petite des personnages, la division du cylindre en deux zones ou registres de
ligures, séparés par une bande d’entrelacs, dans le goût des ornements gravés sur les
cachets d’Àïdin, que c’est un cylindre d’Asie-Mineure, sorti de la même école, pour ne
pas dire du même atelier, que ceux du Louvre.
La fausseté des opinions relatives au mythe de l’androgyne et au travail perse a déjà
été relevée très justement; mais on est tombé dans une autre erreur en parlant de
travail assyrien, et l’on n’a pas décrit avec assez de précision les motifs ici figurés. La
zone supérieure est occupée par une scène de présentation religieuse, tout à fait ana-
logue à celle du cylindre d’Aïdin et, comme celle-ci, imitée des anciens modèles chal-
déens. Le dieu principal, assis, en longue robe de kaunakès, tient le vase des eaux
jaillissantes. Le présentateur est toujours l’être fantastique à double visage, sans qu’il
y ait aucune raison de penser à un personnage qui tourne rapidement la tête; il parait
plutôt barbu qu’imberbe. Les adorateurs, au nombre de six, offrent encore le môme
1. Exploration delà Galatie, etc., pl. 28. C : cependant
à la planche 41, la photographie de M. Delbet peut laisser
quelques doutes, si l’on considère la forme très recourbée
du disque ailé sur les monuments de cette région.
2. Catalogue, n° 770; Gazelle archéologique, 1878,
p. 136, avec une figure, que nous reproduisons ici et
que l’on pourrait améliorer, d’après notre description : cf.
Menant, Cylindres chaldéens, fig. 66.
les rochers (Y Iasili-kaïa1 ; seulement, au lieu du disque ailé, c’est un croissant lunaire
qu’elles paraissent soutenir. La face inférieure du cachet que nous décrivons porte aussi
des signes hiéroglyphiques de l’écriture dite hétéenne. La taille et la gravure de ce
monument sont loin d’être aussi parfaites que pour les précédents; mais le style général
est le même.
Du reste, le style de ces petits monuments, malgré la diversité de leur forme et des
motifs qui les décorent, présente une si frappante unité, qu’il est devenu possible, grâce
à eux, de rattacher dès maintenant à la glyptique de l’Asie-Mineure d’autres objets
analogues publiés comme provenant d’une origine différente. Tel est surtout le cas d’un
remarquable cylindre du Cabinet des Médailles, tour à tour considéré comme perse et
comme assyrien, où l’on croyait reconnaître naguère le mythe de l’androgyne et des
êtres primitifs2.
Je crois pouvoir affirmer sans aucune hésitation, rien qu’à voir la proportion
très petite des personnages, la division du cylindre en deux zones ou registres de
ligures, séparés par une bande d’entrelacs, dans le goût des ornements gravés sur les
cachets d’Àïdin, que c’est un cylindre d’Asie-Mineure, sorti de la même école, pour ne
pas dire du même atelier, que ceux du Louvre.
La fausseté des opinions relatives au mythe de l’androgyne et au travail perse a déjà
été relevée très justement; mais on est tombé dans une autre erreur en parlant de
travail assyrien, et l’on n’a pas décrit avec assez de précision les motifs ici figurés. La
zone supérieure est occupée par une scène de présentation religieuse, tout à fait ana-
logue à celle du cylindre d’Aïdin et, comme celle-ci, imitée des anciens modèles chal-
déens. Le dieu principal, assis, en longue robe de kaunakès, tient le vase des eaux
jaillissantes. Le présentateur est toujours l’être fantastique à double visage, sans qu’il
y ait aucune raison de penser à un personnage qui tourne rapidement la tête; il parait
plutôt barbu qu’imberbe. Les adorateurs, au nombre de six, offrent encore le môme
1. Exploration delà Galatie, etc., pl. 28. C : cependant
à la planche 41, la photographie de M. Delbet peut laisser
quelques doutes, si l’on considère la forme très recourbée
du disque ailé sur les monuments de cette région.
2. Catalogue, n° 770; Gazelle archéologique, 1878,
p. 136, avec une figure, que nous reproduisons ici et
que l’on pourrait améliorer, d’après notre description : cf.
Menant, Cylindres chaldéens, fig. 66.