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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Müntz, Eugène: Pétrarque et Simone Martini (Memmi): à propos du Virgile de l'Ambrosienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0124

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PETRARQUE ET SIMONE MARTINI.

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Ailleurs encore, Pétrarque revient sur le talent de son ami qui, parait-il, se distin-
guait comme Giotto par l’irrégularité de ses traits : « De Phidia et Apelle nusquam lec-
tum est, fuisse formosos; operum tamen illustrium alterius reliquiæ stant, alterius ad
nos fama pervenit. Itaquetot interlabentibus sæculis utriusque artificis præclarissimum
vivit ingenium; variæ licetpro varietate materiæ ; vivacior enim sculptoris quam pictoris
est opéra; hinc est ut in libris Apellem, Phidiam in marmore videamus. Idem de
Parrhasio et Polycleto, et de Zeuxi et Praxitèle censuerim, cæterisque quorum corporeæ
formæ nulla mentio est, operum décor eximius, et fama percelebris. Atque ut a veteribus
ad nova, ab externis ad nostra transgrediar, duos ego novi pictores egregios, nec for-
mosos : Iottum Florentinum civem, cujus inter modernos fama ingens est, et Simonem
Senensem. Novi sculptures aliquot, sed minoris famee, eo enim in genere impar prorsus
est nostra ætas1. «

1.

Le seul ouvrage qui perpétue aujourd’hui le souvenir de cette amitié si honorable pour
Pétrarque et pour Simon, est le frontispice du fameux manuscrit de Virgile avec les
notes de Servius, manuscrit qui, de la bibliothèque de Pétrarque, est entré, après bien
des vicissitudes, dans la bibliothèque Ambrosienne de Milan, après avoir passé par la
fameuse bibliothèque des Visconti à Pavie2. Cette miniature n’est pas inconnue, il s’en
faut; elle a même été gravée3; mais les lecteurs de la Gazette archéologique me sauront
gré, j’en suis persuadé, de placer sous leurs yeux la première reproduction satisfaisante
qui en soit tentée; je la dois à M. Dujardin, qui a gravé sa planche d’après le cliché
exécuté à mon intention par M. délia Groce de Milan, sur l’autorisation obligeam-
ment donnée par M. le chanoine Ceriani, préfet de P Ambrosienne.

Peu d’artistes ont représenté avec la même pureté et le même charme la tradition du
moyen-âge, le culte de la Vierge, le mélange de mysticisme et d’émotion toute moderne.
Nul ne semble plus exempt de réminiscences antiques. Mais Simon était l’ami de
Pétrarque et Pétrarque était non seulement l’amant de Laure, mais encore et avant
tout l’amant, de cette magicienne qui s’appelle l’Antiquité; plus encore que Dante, il
aimait et adorait Virgile, le doux Virgile, dont les enseignements ont donné à l’huma-
nisme naissant son caractère de sérénité et de mansuétude. Force fut donc au peintre
le moins classique et le moins profane de rompre pour une fois avec ses habitudes pour
complaire à son ami l’humaniste.

Comment Simon s’est-il acquitté de cette mission si nouvelle pour lui? La miniature
qui sert de frontispice au volume (elle occupe le verso du premier feuillet) est tout ce

1. Epistolce de rebus familiaribus et varice, liv. V,
ep. XVII, é(l. Fracassetti ; Florence, 1859, t. I, p. 294.

2. Voy. notamment les Lettere sanesi de délia Valle,

t. II, p. 101-106 (article de l’abbé Bianconi), les Indagini
sulla Libreria Visconteo-Sforzesca del castello di Pavia,

du marquis d’Adda, Append., 1879, p. 107-112, et la
Bibliothèque de Fulvio Orsini, de M. de Nolhac, p. 295-
300.

3. llosini, Storia délia Pittura, atlas.
 
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