LES FOUILLES DE SIVERSKAIA. 117
Dans quelles conditions ce trésor fut-il mis au jour? Nous devons à M. Sisoff, directeur
du Musée historique de Moscou, les détails qu’il a pu recueillir sur les circonstances qui
ont accompagné cette trouvaille et qu’il a bien voulu écrire spécialement pour la
Gazette archéologique.
« En automne 1881, lors du 5° congrès archéologique à Tiflis, le comte Ouvaroff
fit l’acquisition, pour le Musée historique de Moscou, de remarquables objets en
or. Ils venaient du district de Kouban, où des Cosaques les avaient trouvés dans
un tumulus (kourgane). Au delà du fleuve Kouban, à 50 verstes (53 k. 1/3) d’Eka-
térinodar, se trouve une stanitza (village de Cosaques), appelée Siverskaïa. Dans
cette stanitza même, et aux environs, sont un grand nombre de tumulus, de
forme hémisphérique et hauts seulement de 1 à 3 mètres. Mais à 12 verstes
(12 k. 8) de la stanitza s’élève un tumulus beaucoup plus grand, de 9 à 10 mètres de
hauteur, de forme pyramidale. Des chênes séculaires croissent sur les pentes de ce
kourgane. Deux Cosaques, habitant le village, entendirent raconter qu’il y avait, au
pied de l’un de ces chênes, de la vaisselle de cuivre enterrée depuis longtemps ; cette
vaisselle, disait-on, avait autrefois appartenu aux Circassiens; les Russes la leur avaient
enlevée. Partant de là, les deux Cosaques se rendirent secrètement, de nuit, au
kourgane pour déterrer cette vaisselle. Ne trouvant rien à l’endroit désigné par la
rumeur publique, ils montèrent sur le haut du tumulus et y continuèrent leurs
recherches. Déjà à un demi-mètre de profondeur au plus, leurs pelles rejetèrent au
dehors des vases en verre, à monture en or et d’autres objets d’or. Les Cosaques furent
même effrayés d’abord à la vue de cet or. Mais bientôt ils se remirent à creuser avec un
redoublement d’énergie. Un autre Cosaque, passant sur la route le matin, vit qu’on
Dans quelles conditions ce trésor fut-il mis au jour? Nous devons à M. Sisoff, directeur
du Musée historique de Moscou, les détails qu’il a pu recueillir sur les circonstances qui
ont accompagné cette trouvaille et qu’il a bien voulu écrire spécialement pour la
Gazette archéologique.
« En automne 1881, lors du 5° congrès archéologique à Tiflis, le comte Ouvaroff
fit l’acquisition, pour le Musée historique de Moscou, de remarquables objets en
or. Ils venaient du district de Kouban, où des Cosaques les avaient trouvés dans
un tumulus (kourgane). Au delà du fleuve Kouban, à 50 verstes (53 k. 1/3) d’Eka-
térinodar, se trouve une stanitza (village de Cosaques), appelée Siverskaïa. Dans
cette stanitza même, et aux environs, sont un grand nombre de tumulus, de
forme hémisphérique et hauts seulement de 1 à 3 mètres. Mais à 12 verstes
(12 k. 8) de la stanitza s’élève un tumulus beaucoup plus grand, de 9 à 10 mètres de
hauteur, de forme pyramidale. Des chênes séculaires croissent sur les pentes de ce
kourgane. Deux Cosaques, habitant le village, entendirent raconter qu’il y avait, au
pied de l’un de ces chênes, de la vaisselle de cuivre enterrée depuis longtemps ; cette
vaisselle, disait-on, avait autrefois appartenu aux Circassiens; les Russes la leur avaient
enlevée. Partant de là, les deux Cosaques se rendirent secrètement, de nuit, au
kourgane pour déterrer cette vaisselle. Ne trouvant rien à l’endroit désigné par la
rumeur publique, ils montèrent sur le haut du tumulus et y continuèrent leurs
recherches. Déjà à un demi-mètre de profondeur au plus, leurs pelles rejetèrent au
dehors des vases en verre, à monture en or et d’autres objets d’or. Les Cosaques furent
même effrayés d’abord à la vue de cet or. Mais bientôt ils se remirent à creuser avec un
redoublement d’énergie. Un autre Cosaque, passant sur la route le matin, vit qu’on