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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Bapst, Germain: Les fouilles de Siverskaia (Caucase), [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0146

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122

LES FOUILLES DE S1VERSKAJA.

DEUX COUPES DE VERRE, MONTURE D’OR.

Le monument le plus beau de la trouvaille est une coupe d’une matière dure (pl. xvi,
iig. 2) que l’on prendrait, au premier abord, pour une pierre orientale transparente
tirant sur le vert, d’un vert foncé. Mais des coupes identiques brisées trouvées à côté
permettent de voir que nous sommes en présence de verre taillé. De chaque côté sont
deux anses à oreille plate, surmontant deux cercles.

Une coupe identique, mais sans ornementation de métal, trouvée en Anatolie fait
aujourd’hui partie de la collection de M. de Clerq. Une autre exactement semblable a
appartenu à M. Castellani.

Autour de la partie supérieure, un large turban d’or de deux centimètres, bordé en haut
et en bas par quatre lignes de filigranes, forme la décoration principale de la pièce. A
intervalles égaux, des grenats cabochons sertis dans des chatons pleins alternés de
demi-sphères granulées d’or semblables à de petits oursins, ornent le turban. Entre
chacun de ces motifs deux S de filigranes accotées l’une à l'autre; les crochets des S
remplis dans leur intérieur par la tète d’un petit rivet d’or.

Sur les anses, des plaques d’or maintenues par quatre attaches imitant des courroies
de cuir, mais toujours bordées de filigranes. Sur le dessus des anses, un dessin composé
d’une ligne de cercles, et de chaque côté, des lignes brisées formant des angles et faisant
une suite dentelée. De la partie inférieure du turban pendent de chaque côté des deux
anses, seize chaînes carrées terminées par une amande en cornaline qui supporte elle-
même une perle d’or soufflée.

Deux chaînes semblables sont suspendues à la partie supérieure de chaque anse. La
lumière se joue sur la cornaline qui se détache sur le verre, et ses différentes colorations
donnent à la pièce un aspect charmant. Le pied du verre est emboîté dans une plaque
d’or rabattue et grossièrement rétreinte au marteau.

Si l'on retourne la coupe on voit, au centre de la plaque d’or, une marguerite dont
chaque pétale est ornementée de traits en relief disposés en arêtes de poisson. Il semble
impossible que ce travail si primitif ait été exécuté par les ouvriers qui avaient fait le
reste de la décoration en or, mais la délicatesse de la marguerite du dessous de la plaque
ne permet pas non plus de croire qu’elle a été faite après coup. Elle a pu appartenir à un
objet différent de la même époque et du même style, ou bien avoir été enlevée à une
époque quelconque et replacée après coup par des individus qui n’avaient aucune pra-
tique de l'orfèvrerie.

La deuxième pièce de la trouvaille est une coupe presque identique à la première, ne
différant que par des modifications insignifiantes.

Les 3e et 4e objets ont été restitués par le comte Ouvarofî, et on peut les voir au Musée
historique de Moscou.
 
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