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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Mowat, Robert: Figurine de bronze coiffée d’un casque cornu
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0149

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FIGURINE DE BRONZE COIFFEE D’UN CASQUE CORNU. 125

11 suffit d’un coup d’œil pour être assuré que la figurine de Bayonne n’est pas un type
idéal et impersonnel de divinité, mais que l’artiste a cherché à reproduire le portrait
d’un personnage vivant; des archéologues très experts et très autorisés croient y
reconnaître les traits de Postume, par comparaison avec son effigie présentée de trois
quarts ou de face sur deux rares aurei du Cabinet de France h

C’est là un point sur lequel je ne voudrais pas être, pour ma part, trop affirmatif, car
les questions de ressemblance sont souvent fort délicates à résoudre. C’est ainsi que le
rédacteur du Catalogue des bronzes de M. Gréau2, ayant à décrire la figurine casquée
découverte à Saint-Lubin-des-Joncherets, a fait preuve d’une louable circonspection en
évitant de se prononcer entre Postume et Victorin ; c’est encore ainsi qu’Adrien de
Longpérier3 attribuait à Tétricus le Mars casqué découvert entre Abbeville et Montreuil-
sur-Mer, dans lequel Grivaud de la Vincelle4 avait au contraire pensé retrouver les
traits de Postume.

L’écart chronologique serait, du reste, de peu d’importance, l’avènement de
Postume ayant eu lieu en l’an 258, et la capitulation de Tétricus en 273. Avec le
bénéfice de ces réserves et pour fixer les idées, nous tiendrons que la statuette
de Bayonne représente la Virtus Augusti sous les traits de Postume, et, partant de là,
nous essayerons d’interpréter les insignes extraordinaires qui la décorent, à savoir le
taureau et le casque à trois cornes. A mon sens, le taureau placé sur la partie abdomi-
nale de la cuirasse ne doit pas être considéré comme un ornement à la manière de la tête
de Méduse appliquée au pectoral. Le faible relief de ce gorgonium indique qu’il est ciselé
dans le métal même de la cuirasse, ou que c’est une simple plaque au repoussé qui y
est fixée par des rivets. Par contre, le taureau est visiblement travaillé en haut-relief,
voire même en ronde-bosse; il n’est donc pas censé faire corps avec le bas de la
cuirasse et l’on doit se le représenter comme une figurine d’animal suspendue en
accessoire à la statuette au moyen de deux bretelles dont on aperçoit les boucles sous
forme de croix au dessus du garot et de la croupe; c’est, à proprement parler, un appen-
dice. Or, quel appendice peut être attaché à une statue de la Vaillance Impériale, si
ce n’est une offrande militaire? La question ainsi posée appelle cFelle-mème sa réponse.
En effet, si l’on remarque que le Taureau figurait comme emblème distinctif sur le
bouclier de certaines légions, on devine aisément qu'une figurine de bronze de cet ani-
mal symbolisait expressivement l’offrande votive d’un de ces corps militaires adressée
à la fois à son chef et à une divinité guerrière.

■I. De Witte, Rech. sur les emp., pl. i, n. 4, et pl. vu,
il. 110. - Cohen, Monn. imp., t. VI, 1886, p. 30, n. 138,
et p. 46, n.289, fac-similés. Les effigies vues de face ou
de trois-quarts sont rares sur les monnaies antérieures au
Bas-Empire; on ne trouve à citer que le denier d’Auguste,
celui de Maxence, les aurei de Tétricus, des Licinius,
de Maxence, de Constantin I, un médaillon de Commode.

2. Frœhner, Collection Julien Gréau; bronzes antiques,
Paris, 1885; in-4°, p. 239, n. 1124. Cf. le catalogue-
livret de vente des 2-10 juin 1885, in-8°, p. 79, n. 1124.

3. A. de Longpérier. Notice des bronzes antiques du
Musée du Louvre, n. 106.

4. Grivaud delà Vincelle, Rec. de monum. anliq., t. II,
p. 165, pl. xvii, f. 6, et pl. xvin. f. 2.
 
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