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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: Observations sur L’Apothéose d’Homère: bas-relief en marbre du musée britannique
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0160

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OBSERVATIONS SUR L’APOTHÉOSE ü’hOMÈRE.

composition, conviennent parfaitement à l’interprétation que nous proposons. Il nous
semble même inutile d’v insister, tellement J a chose est évidente dès que l’on renonce à
mêler aux Muses la figure tout à fait étrangère de la Pythie.

Si l’on admet comme identifiées avec certitude Mnémosyne, Giio, Euterpe, Terpsichore,
Uranie et Polymnie, il reste quatre figures et quatre noms de Muses, Calliope, Erato,
Melpomène et Thalie. De ces figures, la troisième du second registre, qui tient une lyre,
est probablement Erato, comme l’a admis, après d’autres, M. Newton; Melpomène ne
peut être que la seconde du même registre, malgré le manque d’attributs distincts. On
peut donc seulement hésiter entre les noms de Thalie et de Calliope pour la Muse qui
descend du Parnasse et pour celle qui se tient à gauche d’Apollon. L’opinion qui fait de
la première une Thalie n’est fondée sur aucun argument sérieux1; la rapidité un peu
turbulente de la course ne caractérise une Muse comique qu’à un point de vue tout à
fait moderne. D’autre part, il faut reconnaître que la désignation de Calliope convien-
drait assez à la figure placée à gauche d’Apollon, puisque Calliope est souvent figurée
avec un rouleau ou volumen pour attribut. Toutefois, il est une autre hypothèse qui
mérite d’être sérieusement examinée. La Muse qui descend du Parnasse semble porter
un message de Jupiter concernant l’apothéose d’Homère, scène figurée sur le registre
inférieur. Son attitude, qui diffère de celle des autres Muses, lui donne une importance
particulière dans l’ensemble du tableau. Or, de toutes les Muses, celle que l’on mettrait le
plus volontiers en relation avec Homère, c’est Calliope, la Muse du vers héroïque. Peut-
être serait-il permis, à ce propos, de rappeler le Descende, cctelo Calliope d’Horace-, méta-
phore qui peut bien correspondre à quelque représentation figurée. Dans le bas-relief de
Bo villes, la Muse messagère qui descend du Parnasse serait Calliope. 11 faudrait alors recon-
naître Thalie dans la Muse placée à gauche d’Apollon et dans la statuette de Myrina. Les
attributs de Thalie, à l’époque romaine, sont le masque comique eilopedum, mais comme
ces attributs manquent à toutes les Muses de notre bas-relief, il n’y a pas là matière à une
objection. Le rouleau n’est pas l’attribut de telle ou de telle Muse, mais de toutes les
Muses en général. Dans le cortège de l’Apothéose, la Kcoawoîa figure au dernier rang
avant le groupe des figures allégoriques, f&uorç, ’Apsvï), Mvrjp, IUcmç, Eotpi'a; elle
occuperait également la dernière place à droite du second registre. Enfin, on peut ajouter
qu’une légende mettait Thalie en rapports étroits avec Apollon, faisant des Corybantes
les fils de cette Muse et du dieu. Pour la statuette de Myrina, nous remarquerons que
les masques et les acteurs comiques sont très nombreux dans cette nécropole, mais
qu’on n’y a pas trouvé de figure de Thalie avec le masque et le pedum ; rien ne s’oppo-
serait donc à ce que le coroplaste de Myrina eût voulu représenter Thalie, bien que le
manque d’attributs caractéristiques nous porte plutôt à y reconnaître une Muse, sans
vouloir prêter à la pensée de l’artiste une précision qui lui était sans doute étrangère.

!. Wieseler y connaît Erato et donne le nom de Thalie
à une des figures du second registre.

2. Horace, Odes, III, 4, I.
 
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