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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Prou, Maurice: Deux dessins du XIIe siècle au trésor de l‘église Saint-Etienne d'Auxerre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0163

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DEUX DESSINS DU XIIe SIECLE. 139

et trois en bas. La croix sur laquelle est attaché le Christ est pattée; le Christ a les
jambes et les bras démesurément allongés; il porte un jupon qui tombe jusqu’aux
genoux; les pieds posent sur un escabeau. Aux côtés de la croix se trouvent Longin qui
perce de sa lance le flanc droit du Christ, et Stephaton qui présente au Seigneur une
éponge imbibée de vinaigre. Ces deux personnages ont une coiffure singulière : c’est une
sorte de bonnet qui rappelle le bonnet phrygien attribué aux Juifs dans les miniatures
du Moyen-Age. Longin est vêtu d’une tunique courte et d’un manteau flottant attaché
sur l’épaule droite; ses chaussures sont pointues, et le quartier retombe en arrière;
quant au costume de Stephaton, il est si singulier dans sa partie supérieure que nous
renonçons à le décrire; des bandelettes entrecroisées retiennent ses chausses. Au pied
de la croix sont figurées deux tombes dont le couvercle soulevé laisse apercevoir la
tête des morts qui sortent de leur sépulture. Enfin, à la partie supérieure de la compo-
sition, le soleil, à gauche, la lune, à droite, se voilent la face.

Les scènes de la Passion et de la Résurrection, aussi délicatement dessinées
que la scène de la Crucifixion est grossière et maladroitement tracée, sont réparties
au hasard dans les petits cadres qui entourent le sujet central. Toutefois, le registre
supérieur de la composition est tout entier consacré à l’arrestation et au jugement
du Christ. C’est d’abord à gauche la trahison de Judas. Judas, suivi de trois soldats,
dont l’un est armé d’une épée et les deux autres de lances, vient embrasser le Christ,
qu’un Juif saisit; derrière les soldats, Pierre coupe l’oreille de Malchus. Ce tableau
rappelle la représentation de la même scène dans le manuscrit d’Egbert à Trêves h Puis
vient le jugement du Christ. Deux portes fermées encadrent cette scène et figurent le
palais du gouverneur. Jésus est traîné par deux Juifs vers Pilate assis sur un trône; un
serviteur, placé devant Pilate, lui verse de l’eau sur les mains. Le sujet du tableau sui-
vant est moins certain; cependant il semble bien.que ce soit le reniement de saint
Pierre : une femme, debout devant la porte du palais de Pilate, parle à un personnage
vêtu d’une longue robe qui fait de la main un geste de dénégation ; ce personnage doit
être saint Pierre; plus bas on voyait, avant que le parchemin n’eût été rogné, un coq
perché sur une colonne. Une partie en est encore visible.

Voici l’énumération, en allant du haut vers le bas, des tableaux de la bordure laté-
rale, à gauche. C’est d’abord la flagellation du Christ; puis la scène de la Passion où les
Juifs, ayant bandé les yeux du Seigneur, lui donnaient des coups sur le visage en lui
disant : « Devine qui est celui qui t’a frappé. » Les trois autres tableaux représentent :
le bon larron, attaché à une croix en forme de tau, et à qui un personnage rompt les
jambes; la mise au tombeau, et enfin l’apparition de Jésus à Marie-Madeleine.

Des scènes qui ornaient la bande inférieure du cadre, les deux premières à gauche
sont les seules qui soient encore visibles. La première nous montre Jésus conversant

•I. Voyez Kraus, Die ininiaturen des codex Etjberli in der Sladtbibiiolhek zu Trier, pi. xi.v.

Gazette archéologique. — Année 1887.

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