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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Prou, Maurice: Deux dessins du XIIe siècle au trésor de l‘église Saint-Etienne d'Auxerre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0164

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140 DEUX DESSINS DU XIIe SIÈCLE.

avec les deux pèlerins sur la route d’Emmaüs, et la seconde le repas que Jésus prit avec
nés deux mêmes personnages.

La bordure latérale à droite est plus endommagée que celle de gauche. Le premier
tableau, en haut, représente, croyons-nous, Jésus sur le mont des Oliviers. Dans le
second cadre on voit Jésus exposé aux moqueries des Juifs, qui, prenant le roseau
qu’eux-mêmes lui avaient mis dans la main droite en guise de sceptre, lui frappent la
tête; l’expression railleuse que l’artiste a su donner ici aux visages des Juifs est singu-
lièrement remarquable. Le troisième tableau représente le mauvais larron, et le qua-
trième très probablement la descente de Jésus aux limbes. Quant à la scène dessinée
dans le dernier cadre, elle est complètement effacée.

Le tableau dessiné sur l’autre feuille de parchemin est la traduction par l’image, tra-
duction un peu libre, des chapitres IV et Y de l’Apocalypse; c’est le Christ glorieux au
milieu des vingt-quatre vieillards qui chantent ses louanges. Le Christ, assis sur un
globe formé de trois cercles concentriques, dans une auréole de forme ovale, occupe le
centre de la composition. Il tient dans la main droite un petit disque orné d’une croix,
sans doute une hostie; sa main gauche est appuyée sur un livre, le livre scellé de sept
sceaux, posé sur son genou gauche. Aux quatre angles de l’auréole se trouvent les quatre
animaux : « Au milieu du bas du trône (du Christ), dit saint Jean, et à l’entour il y avait
quatre animaux pleins d’yeux devant et derrière. Le premier animal était semblable à
un lion, le second était semblable à un veau, le troisième avait le visage comme celui
d’un homme et le quatrième était semblable à un aigle qui vole1. » Autour du sujet
central sont disposés vingt-quatre petits cadres, renfermant chacun l’image d’un vieil-
lard couronné, tenant d’une main une sorte de guitare et de l’autre un vase. En haut, et
au milieu, dans un nimbe crucifère, l’Agneau, posant les pattes sur le livre scellé. « Nul
ne pouvait, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ouvrir le livre ni le regarder ;
je fondais en larmes de ce que personne ne s’était trouvé digne d’ouvrir le livre ni de
le regarder. Alors l’un des vieillards me dit : Ne pleurez point; voici le lion de la tribu
de Juda, le rejeton de David qui a obtenu par sa victoire le pouvoir d’ouvrir le livre et
d’en lever les sept sceaux. Je regardai et je vis au milieu du trône et des quatre ani-
maux, et au milieu des vieillards, un agneau comme égorgé qui était debout et qui avait
sept cornes et sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Et
il vint prendre le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. Et après
qu’il l’eut ouvert, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent
devant l'Agneau ayant chacun des harpes et des coupes d’or pleines de parfum qui sont
les prières des saints.2 » Le monument avec lequel ce tableau offre la plus grande
analogie, sinon pour le style, au moins au point de vue de la disposition générale et de
la façon dont sont représentés les vieillards, est le célèbre bas-relief de l’église de Moissac.

1. Apocalypse, traduction Le Maistre de Saci, ch. IV,
v. 6 et 7.

2. Apocalypse, traduction Le Maistre de Saci, ch. V,
v. 3 à 8.
 
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