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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Courajod, Louis: Les nouvelles acquisitions du département de la sculpture et des objets d'art du Moyen-Âge, de la Renaissance et des temps modernes au musée du Louvre, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0187

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LES NOUVELLES ACQUISITIONS DU DEPARTEMENT DE LA SCULPTURE. 159

de son vivant par un noble et très illustre personnage de l'ile, qui se nommait Pietro
Spéciale et qui, d’après une description conservée1, s'était fait ériger une splendide
sépulture. Quelques fragments de l’œuvre primitive ont survécu et parmi ceux-ci deux
bustes placés aujourd’hui au Musée de Païenne, comme le démontre, avec érudition et
critique, M. di Marzo après les avoir fait reproduire par la gravure?. Domenico exécuta
en même temps, c’est-à-dire en 1463, des fonts baptismaux pour l’église de Salemi.
L’œuvre, sur laquelle est inscrite la date de 1464, existe encore. D’autres sculptures de la
même église, notamment une figure de saint Julien, sont aussi attribuées à Gagini. Il
est encore l’auteur du tombeau de San Gandolfo (1482), à Polizzi, et probablement de
celui d’Antonio Grignano, au Carminé de Marsala. Il serait également le sculpteur du
bénitier de l’église de Polizzi et du monument funéraire élevé dans le dôme de
Mazara à l’évêque Giovanni Montaperto, mort le 25 octobre 1485. Prince de cette
cohorte d’artistes lombards qui vinrent fonder l’école sicilienne et napolitaine de
sculpture, Domenico Gagini habitait à Palerme en 1468 et mourut en septembre 1492.

Francesco Laurana n’est pas un inconnu dans notre pays qu’il habita longtemps et
qu’il enrichit de plusieurs œuvres remarquables. Amené peut-être par Charles d’Anjou,
comte du Mairie, dont il modela la médaille, passé ensuite au service du roi René,
dont il lit le portrait juxtaposé, dans un médaillon célèbre, à celui de sa femme Jeanne
de Laval3, Laurana était retourné, en 1468, en Sicile et à Naples. C’était déjà là vraisem-
blablement que les princes français de la maison d’Anjou l’avaient connu pour la
première fois. En tout cas, nous savons qu’il était à Palerme à la date signalée ci-dessus
et qu’il exécuta alors en collaboration avec Pietro di Bontate des sculptures existant
encore dans le dôme de cette ville4. M. l’abbé di Marzo, qui établit ce fait, nous a appris
que Laurana était Vénitien5. Le 16 août 1469, on lui commanda une Vierge pour l’église
d’Erice. Il avait précédemment sculpté une autre Vierge qui existe encore dans le dôme
de Palerme6. Il en exécuta une troisième pour l’église del Crocefisso de la ville de
Noto7. Cette Vierge, connue sous le nom de Madonna delta Neve, est signée sur la
base : Franciscvs Lavrana me fegit mcccc lxxi. Après cette date, il n’est plus question de
Laurana en Sicile et M. di Marzo se demande s’il n’y a a pas lieu de croire que l’artiste
soit mort à cette époque. Il n’en est rien. La disparition subite de Laurana s’explique
par son passage en France, où nous le retrouvons sculptant, très probablement
après 1473, le tombeau de Charles d’Anjou, conservé dans la cathédrale du Mans. Ensuite
nous le voyons installé en Provence où il travaille à la fois pour la cathédrale de
Marseille et pour les Gélestins d’Avignon, de 1477 à 1483. L’autel de Saint-Lazare de la
Major de Marseille et le rétable de l’église Saint-Didier d’Avignon sont le résultat de son

1. Abbate di Marzo, / Gagini e la scultura in Sicilia,
tome II, document, nu xvi.

2. Ibid., tome I, p. 69 à 75, pl. ni.

3. Voyez Alo'iss lleiss, tes Médailleurs de la Renaissance.

4. Abbate di Marzo, / Gagini et la scultura in Sicilia.,

tome I, p. 44.

5. Idem, ibidem, p. 45, 46, 49.

6. Idem, ibid., loc. cit.

7. Idem, ibid., loc. ait.
 
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