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Bazin, Hippolyte: L’Hercule romain et l’Hercule gallo-romain de Vienne (Isère)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0209
l’hercule romain et l'hercule gallo-romain 181
costumes sinon identiques, du moins analogues. Le plus souvent, il est vrai, la casaque
et les braies ne serrent pas exactement le corps : il en est ainsi pour les Jupiter gaulois
du Musée de Lyon, pour le bronze découvert à Prémeaux et conservé au Musée de
Beaune, et pour celui de Santenav du cabinet Longuy. Mais, plus on se rapproche du
nord, plus le vêtement est strictement ajusté. Car, dit M. Flouestl, les populations des
régions septentrionales employaient à la confection de leurs habits des lainages épais
et même des peaux de bête tannées : le musée d’Autun possède deux ou trois sculptures
qui témoignent de cette coutume.
Les étoffes gauloises étaient fréquemment ornées de dessins; tantôt c'étaient des
croix, tantôt des cercles centrés, ou des festons de dimensions diverses, suivant le
caprice de l’artiste. Ici le sculpteur viennois a tracé à la pointe du burin un quadrillage
qui est d’un assez bon effet.
Cette façon d’habiller en gaulois un dieu romain ne doit pas nous surprendre. C’est
une des nombreuses manifestations de la fusion qui s’est opérée en Gaule et plus parti-
culièrement dans la Narbonnaise entre les éléments romains et gaulois, fusion très
intime, puisqu’elle n’excepte pas la religion, la partie la plus immuable de l’être humain.
Notre statuette a donc, on le voit, une valeur historique; elle témoigne de plus de
la perfection de l’art des bronziers en province et probablement à Vienne, car on ne
saurait raisonnablement supposer qu’avec ses caractères si particuliers notre Hercule
habillé ait été fabriqué à Rome.
Hippolyte BAZIN.
Flouest, o. c., p. 68.
costumes sinon identiques, du moins analogues. Le plus souvent, il est vrai, la casaque
et les braies ne serrent pas exactement le corps : il en est ainsi pour les Jupiter gaulois
du Musée de Lyon, pour le bronze découvert à Prémeaux et conservé au Musée de
Beaune, et pour celui de Santenav du cabinet Longuy. Mais, plus on se rapproche du
nord, plus le vêtement est strictement ajusté. Car, dit M. Flouestl, les populations des
régions septentrionales employaient à la confection de leurs habits des lainages épais
et même des peaux de bête tannées : le musée d’Autun possède deux ou trois sculptures
qui témoignent de cette coutume.
Les étoffes gauloises étaient fréquemment ornées de dessins; tantôt c'étaient des
croix, tantôt des cercles centrés, ou des festons de dimensions diverses, suivant le
caprice de l’artiste. Ici le sculpteur viennois a tracé à la pointe du burin un quadrillage
qui est d’un assez bon effet.
Cette façon d’habiller en gaulois un dieu romain ne doit pas nous surprendre. C’est
une des nombreuses manifestations de la fusion qui s’est opérée en Gaule et plus parti-
culièrement dans la Narbonnaise entre les éléments romains et gaulois, fusion très
intime, puisqu’elle n’excepte pas la religion, la partie la plus immuable de l’être humain.
Notre statuette a donc, on le voit, une valeur historique; elle témoigne de plus de
la perfection de l’art des bronziers en province et probablement à Vienne, car on ne
saurait raisonnablement supposer qu’avec ses caractères si particuliers notre Hercule
habillé ait été fabriqué à Rome.
Hippolyte BAZIN.
Flouest, o. c., p. 68.