Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

DOI Artikel:
Choisy, Auguste: Les fouilles de Suse et l’art antique de la Perse, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0211

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES FOUILLES DE SUSE ET l'.ART ANTIQUE DE LA PERSE. 183

Une cinquième partie, actuellement sous presse, comprendra les périodes jusqu’ à présent
si obscures des Parthes et des Sassanides. La publication est ornée de photographies
magnifiques recueillies par Mme Dieulafoy, photographies dont le secours manquait aux
précédents explorateurs. Grâce à ces reproductions, de tout point authentiques, nous
pouvons, par nous-mêmes, nous rendre un compte absolument exact des monuments,
apprécier les styles et discerner les influences.

Avant tout, M. Dieulafoy marque une distinction très nette entre deux séries de monu-
ments qui diffèrent profondément et par leurs procédés et par leurs origines : d'un côté
les constructions voûtées, de l’autre les édifices à terrasses sur colonnes; nous envisage-
rons en premier lieu les constructions voûtées, qui sont les véritables constructions
indigènes de la Perse.

CONSTRUCTIONS VOUTEES.

La Perse est un pays absolument dépourvu de bois à bâtir; elle se compose de mon-
tagnes rocheuses et de plaines d’alluvion où les eaux pluviales s’infiltrent, laissant l’at-
mosphère dans un état de siccité qui rend la culture forestière impossible. Le palmier,
qui ne croît qu’à force d’arrosage, est un bois sans résistance; la construction indigène
doit reposer sur un procédé où le bois de charpente ne joue aucun rôle. Ce procédé, c’est
la voûte, la voûte faite d’argile crue ou bien d’argile durcie par un feu d’herbes sèches.

A première vue, la solution nous paraît illusoire. Habitués que nous sommes à voir
élever nos voûtes sur des cintres en bois, nous avons peine à concevoir la voûte
sans lui associer l'idée d’un moule, d’un apport auxiliaire en charpente. Il n’en est rien :
les Orientaux se passent de tout appui, et maçonnent directement leurs voûtes dans
l’espace; la figure 1 fera concevoir de quelle façon ils procèdent :

Un mur de tète leur sert de point de départ. Contre ce mur, ils scellent, ils soudent
pour ainsi dire, à l’aide de mortier, des briques de champ formant une première tranche
de la voûte; aux briques de cette première tranche ils soudent de même les briques
d’une deuxième tranche; et ainsi, de proche en proche, ils s’avancent en cheminant
dans le vide. La fig. 2, représentant en élévation et en coupe longitudinale une voûte
perse de Sarvistan, achèvera de préciser cette indication.

L'Assyrie, elle aussi, possédait le principe de ce mode de construire : les fouilles de
Khorsabad en font foi1 ; l’Egvpte le possédait ; on en a trouvé des traces près du Rames-
seum2 : le système appartient au fonds commun des architectures orientales; mais c’est
à la Perse que revient l’honneur des plus grandes applications archaïques : et cela pro-
bablement parce que les Perses furent les premiers qui firent du mortier de chaux un
usage régulier et méthodique.

Ce n’est pas seulement la voûte en berceau que les Perses ont pratiquée en grand,
 
Annotationen