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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [4]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0236

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204 TRAVAUX D’ARCHITECTURE ET DE SCULPTURE DU DUC DE BERRY.

de la restaurer en même temps que la Sainte-Chapelle. L’effigie du duc et celle de
Jeanne de Boulogne décoraient la porte d’entrée de la chapelle. Deux des statues du
péristyle de la Sainte-Chapelle sont déposées actuellement dans la crypte de la cathédrale
de Bourges, où elles ont été transportées en 1757. L’une d’elles, représentant une
femme, a reçu postérieurement une tête du caractère le plus grotesque. La seconde
statue, qui offre les traits bien reconnaissables du duc de Berry, nous est parvenue
intacte. Il serait désirable que l’on exhumât, de la catacombe où elles demeurent presque
invisibles, ces sculptures, qui présentent un faire large et personnel.

La Sainte-Chapelle de Bourges atteignait des proportions supérieures à celle de Paris.
Elle mesurait 36 m. 25 c. de longueur sur 12 m. 25 c. de largeur dans œuvre et 21 m.
de hauteur sous clé. Elle était divisée en cinq travées égales et rectangulaires, et se
terminait par une abside provenant d’un demi-hexagone régulier formant la sixième
travée. Ce système de construction a pour résultat de rendre toutes les fenêtres de l’édi-
fice uniformes et d’égaliser sensiblement les piles. Les nervures de l’abside venaient se
rencontrer à la clé de l’arc doubleau, disposition déjà suivie par le duc Jean pour la
Sainte-Chapelle de Riom. L’aspect de l’édifice était d’une grande légèreté, les trumeaux
placés entre les fenêtres n’avant comme dimension à l’intérieur que la largeur des con-
treforts et à l’intérieur que celle du faisceau de nervures prolongeant les arcs doubleaux,
formerets et ogifs. Dans la travée précédant l’abside, on avait reculé l’allège et la
partie inférieure de la fenêtre à l’alignement de l’intérieur des contreforts; la partie
supérieure de cette même fenêtre restant à son alignement normal. On avait obtenu
ainsi pour le duc et la duchesse, deux oratoires pourvus chacun d’une cheminée. Du
côté nord, où se trouvait l’oratoire de la duchesse, on avait suivi le nouvel alignement
pour former entre les contreforts une série d’habitacles dans lesquels on pénétrait de
l’église et qui servaient de vestiaires. Ces oratoires et ces habitacles étaient surmontés
par une terrasse ornée d’une balustrade. La différence de niveau du terrain sur le côté
nord avait été utilisée pour établir sous le sol de la Sainte-Chapelle et de ses annexes
les dépendances du chapitre.

Deux escaliers placés dans les tours octogonales flanquaient le pignon de la façade et
permettaient de monter dans les combles de féglise. Une balustrade en pierre avec
pinacles, dans le prolongement des contreforts, entourait l’édifice. Du milieu de la toi-
ture s'élançait une flèche très élégante coupée par une couronne formant galerie. Un
ange en cuivre doré placé à l’aiguille de la croupe servait de girouette.

On entrait dans la chapelle au moyen d’une large porte divisée en deux vantaux par un
meneau. Ce pilier et les voussures du portail étaient décorés de statues surmontées de
dais et d’ornements sculptés. La nef était appuyée par douze piliers formant, comme nous
l’avons dit, contreforts à l’intérieur. Dans l’intérieur, les nervures des voûtes se prolon-
geaient en faisceaux de même profil jusqu’aux bases des piliers. Ces nervures étaient
interrompues par des niches avec dais où se trouvaient placées les statues des douze
 
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