LE RELIQUAIRE DE PÉPIN D’AQUITAINE. 295
faire rapidement des progrès. Mais, à vrai dire, la pénurie de termes de comparaison est
complète. Certaines bordures du Pcdiotto Saint-Ambroise de Milan (ixe siècle) ne laissent
Fragments de bordures émaillées du Paliotto de Saint-Ambroise à Milan. (D après Ferrario.)
pas de ressembler vaguement aux chapiteaux émaillés de Conques : mais là le cloison-
nage est indiscutable, du moins pour la plupart des pièces; il ne peut y avoir doute que
pour certaines plaques ornées de feuillages disposés symétriquement le long d’une tige
médiane composée de petits cubes d'or juxtaposés. Ces cubes d’or sont-ils rapportés ou
épargnés dans la plaque formant excipient? Il est matériellement impossible de s’en
assurer et d’ailleurs les points de contact avec le reliquaire rouergat seraient encore bien
incertains. Quant aux antres émaux que l’on voit à Conques, par exemple ceux qui
ornent la couronne de sainte Foi, il ne peut être question de les comparer avec ceux
du reliquaire de Pépin. La technique en est absolument différente. En descendant
Emaux cloisonnés de la couronne de Sainte-Foi, à Conques.
jusqu’au xie siècle, la belle couverture d’évangéliaire en émail cloisonné que l’on
attribue à l’archevêque Héribert, et qui se trouve aujourd’hui au Trésor du Dôme de
Milan, nous fournit un exemple du procédé du champlevage appliqué aux émaux
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(iAZETTE AKCHÉOLOGIQUE. — ANNÉE 1887.
faire rapidement des progrès. Mais, à vrai dire, la pénurie de termes de comparaison est
complète. Certaines bordures du Pcdiotto Saint-Ambroise de Milan (ixe siècle) ne laissent
Fragments de bordures émaillées du Paliotto de Saint-Ambroise à Milan. (D après Ferrario.)
pas de ressembler vaguement aux chapiteaux émaillés de Conques : mais là le cloison-
nage est indiscutable, du moins pour la plupart des pièces; il ne peut y avoir doute que
pour certaines plaques ornées de feuillages disposés symétriquement le long d’une tige
médiane composée de petits cubes d'or juxtaposés. Ces cubes d’or sont-ils rapportés ou
épargnés dans la plaque formant excipient? Il est matériellement impossible de s’en
assurer et d’ailleurs les points de contact avec le reliquaire rouergat seraient encore bien
incertains. Quant aux antres émaux que l’on voit à Conques, par exemple ceux qui
ornent la couronne de sainte Foi, il ne peut être question de les comparer avec ceux
du reliquaire de Pépin. La technique en est absolument différente. En descendant
Emaux cloisonnés de la couronne de Sainte-Foi, à Conques.
jusqu’au xie siècle, la belle couverture d’évangéliaire en émail cloisonné que l’on
attribue à l’archevêque Héribert, et qui se trouve aujourd’hui au Trésor du Dôme de
Milan, nous fournit un exemple du procédé du champlevage appliqué aux émaux
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(iAZETTE AKCHÉOLOGIQUE. — ANNÉE 1887.