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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Linas, Charles de: Le reliquaire de Pépin d‘Aquitaine au trésor de l'abbaye de Conques en Rouergue, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0332

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296 LE RELIQUAIRE DE PEPIN d’âQUITAINE.

sur or. Sur la bordure de cette reliure, on remarque dix chatons d’émail vert

Email champlevé en or. (Evangéliàire d’Héribert, au Dôme de Milan.)

translucide traités par ce procédé. Mais l’évangéliaire d’Héribert est trop postérieur, le
paliotto de Saint-Ambroise est une œuvre trop savante et trop parfaite pour qu’il puisse
être question de chercher dans ces deux monuments les prototypes d’un procédé qui, à
Conques, nous apparaît encore dans l’enfance. Un monument pourrait jeter quelque
lumière sur cette question fort embrouillée, c’est la châsse mérovingienne du Trésor de
Saint-Maurice d’Agaune, dont la crête serait, suivant les uns, en émail champlevé, sui-
vant les autres, en émail cloisonné1 : n’avant pu examiner nous-même le monument,
nous ne saurions décider entre les archéologues.

Il est évident pour nous que la question de la date de ces émaux de Conques, et partant
du monument qu’ils ornaient, reste entière; mais, en l’absence de termes de comparaison,
du moins en ce qui concerne le procédé, n’est-on pas autorisé à recourir à des arguments
tirés du style et à les considérer, jusqu’à preuve du contraire, comme mérovingiens ou
peut-être de l’aurore de l’époque carolingienne ?

Pour le reste de la châsse, c’est-à-dire la partie la plus considérable sinon la plus
importante, on ne peut faire à coup sûr des objections bien sérieuses à une attribution
carolingienne, ni en s’appuyant sur le style des figures, ni en s’aidant de l’étude des pro-
cédés techniques. Rien dans riconographie ne peut venir contredire une tradition
ancienne. L’architecture, ces baies, dont les pieds droits sont formés de colonnes torses
qui rappellent certains ivoires fabriqués à Constantinople ou en Italie, indiquent une date
antérieure à l’époque romane. Les aigles aux ailes émaillées sont proches parents de la
belle fibule du Musée de Mayence2 avec cette différence toutefois qu’à Conques la tonalité
est plus gaie; mais les procédés sont bien moins perfectionnés. Les émaux fortement
nués et salis accusent une fabrication encore dans l’enfance, bien que l’ensemble soit
d’un véritable artiste.

Quant à la façon dont s’ouvrait la châsse, peut-être est-il téméraire de se prononcer,
car il n’est pas bien sûr que l’âme de bois soit antérieure aux remaniements déjà signa-
lés : et même la façon irrégulière dont sont semés les clous semble indiquer un bloc
plein. Quoi qu’il en soit, on peut supposer que les reliques étaient placées au fond des baies
sous des morceaux de verre.

1. Aubert, Trésor de Saint-Maurice d'Agaune, pl. xi. I t. XII.)

— F. de Lasleyrie, Des origines de l'émaillene Union- i 2. Voyez C. de Linas, Expositions rétrospectives en J880,
sine, p. 6. (Extr. du Bulletin de la Soc. arch. du Limousin, j p. 128 et suiv.
 
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