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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Müntz, Eugène: Fresques inédites du XIVe siècle à la chartreuse de Villeneuve (Gard), [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0335

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FRESQUES INÉDITES DU XIVe SIÈCLE. 299

palais qu’il avait fait construire étant cardinal. La bulle de fondation, datée du 2 juin 1356,
plaçait la Chartreuse sous l’invocation de saint Jean-Baptiste ; six ans après, le 4 août 1362,
ce titre fut changé en celui de Vallée de bénédiction par une bulle du même pape1 * * * *

« La chapelle communiquait par une arcade en cintre surbaissé, occupant presque
toute sa largeur, avec une salle contiguë, la salle consistoriale, Celle-ci fut convertie plus
tard en réfectoire, et pour former une séparation devenue nécessaire, on boucha l’ar-
cade; mais l'arc doubleau qu'il s’agissait de fermer ayant une assez grande épaisseur, au
lieu d’un gros mur, on en éleva deux minces séparés par un intervalle, et affleurant,
l’un à la face intérieure sur la chapelle, l’autre à la face sur le réfectoire; c’est à cette
curieuse disposition qu’est due la conservation parfaite des peintures de l’arc doubleau
dans sa partie médiane. Ces murs sont ornés de moulures qui par leur style fixent la date
de cette transformation au xve siècle. Le réfectoire fut reconstruit auxviii6 siècle; il n’en
reste presque rien aujourd’hui.

« La chapelle est bien conservée, et sauf le dallage, et les divisions des fenêtres qui
ont disparu, mais qu’on pourrait facilement restituer d’après celles subsistant dans l’ar-
cature aveugle de gauche, toute la construction est intacte. Aujourd'hui la chapelle est
coupée en deux par un passage couvert, dans lequel sont pratiquées deux portes, de sorte
que pour passer d’une partie de la chapelle dans l’autre, il faut sortir par une porte et
rentrer par l'autre. Le style des moulures, des nervures des voûtes et des chapiteaux
appartient au milieu du xive siècle et confirme pleinement les renseignements fournis
par les documents écrits. Le dessus de la voûte est couvert d’une terrasse défendue par
des merlans et des créneaux encore en assez bon état; c’est à ce fait d’une couverture
en terrasse qu’il faut attribuer la disparition d’une partie des peintures de la voûte ; les
enduits se sont détachés, et ceux qui restent aujourd’hui sont malheureusement peu
adhérents et se séparent à la moindre secousse.

« La chapelle était peinte depuis le sol jusqu’à la clef des voûtes : les peintures ont
beaucoup souffert, surtout à partir de la Révolution, alors que les Chartreux furent expulsés,
les bâtiments du couvent vendus, et la chapelle transformée en grenier à fourrages, et
même en réserve de fumier. Certaines parties sont à jamais détruites, d’autres plus ou
moins endommagées, d’autres étaient recouvertes d’une sorte de suie grasse que des
lavages répétés, opérés avec de grands ménagements, ont fait disparaître; elles ont
reparu fraîches et presque intactes.

« La peinture est faite à fresque sur un enduit de mortier, composé de poids sensible-
ment égaux de sable fin et de chaux moyennement hydraulique, aujourd'hui transfor-

1. La chapelle, dite delà Sainte-Trinité, qui renfermait

le mausolée d’innocent VI, mausolée aujourd’hui transporté

à l’hospice de Villeneuve, se trouvait à côté de l’église. La

construction en fut commencée du vivant du pape, ainsi

que le prouve ce document encore inédit : 1360. 29 Oc-

tobre. — « Die xxvnn Octobris soluti fuerunt de man-

data domini nostri pape fratri P. (etro) de Porta magistro
ordinisdomus Cartusiensis Villenove pro faciendo construi
et edificari in dicta loco unam Capellam pro sepultura
domini nostri pape, ipso fratre P. manualiter recipiente,
— IIe flor. fort. — Archives du Vatican, vol. 293, fol. 134.
 
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