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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Flouest, Edouard: Le dieu gaulois au marteau
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0343

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LE DIEU GAULOIS AU MARTEAU.

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Gazette. Ainsi qu’on le voit dans ma planche et que je l’ai dit à la page 69 du texte, un
très curieux accessoire ajusté dans le socle de la statuette, en arrière d’elle, fait saillir au
dessus de la tête un marteau gigantesque d’où s’irradient cinq autres marteaux, plus
petits, mais de la môme forme. D’après M. Bazin, cet accessoire, « de forme bizarre »
et disposé en manière d’attribut, est tout à fait indépendant de la statuette, il lui est
totalement étranger, il y a été adapté sans raison, car, dit-il, « cet appendice dont le
pseudo-Dis Pater a été ainsi gratifié, est tout bonnement la suspension, en forme de cou
ronne, des petites lampes de laraire, dont plusieurs ont été retrouvées dans la même
fouille1. Une des branches de l’étoile démesurément allongée2 sur l’image dont nous par-
lons (celle des Deux stèles de Laraire), s’enfoncait dans la muraille, au dessus, ou au
dessous de la niche du dieu Lare. »

Je fais reproduire ci-contre le bois original dont la réduction phototypique a servi pour
l’exécution de ma planche xm. Je ne sais si l’examen désintéressé de cette image vous
y fera trouver, plus aisément qu’à moi, un appareil propre à suspendre des lampes
de laraire. Pour moi, j’avoue que, même en plaçant l’objet litigieux dans le sens hori-
zontal, pour Y enfoncer dans une muraille, je n’y aperçois jamais que la figuration de
marteaux, ou de maillets, identiques de tous points à ceux du célèbre bas-relief antique
représentant des Cyclopes en travail, et reproduit par Grivaud de la Vincelle, sous le n° 9
de la pl. lix de ses Arts et métiers des anciens. J’ai beau tourner et retourner cet objet
en tous sens, je n’y découvre rien de propice à l’accrochement de lampes, si mignonnes
qu’on les suppose. Ne vous semble-t-il pas d’ailleurs que, pour satisfaire à cette destina-
tion, l’ouvrier chargé de l’exécution de l’appareil aurait dû en concevoir la disposition
dans des conditions toutes différentes? Ne pensez-vous pas qu’il aurait rationnellement
trouvé, pour la configuration des supports, qui en sont les éléments essentiels, une forme
d'appropriation plus en harmonie avec leur but utilitaire?

1. M. A. Allmer, qui a le premier, signalé la découverte
de Vienne et en a minutieusement dressé l’inventaire dans
la note qu’il lui a aussitôt consacrée (Vienne,! 886, Savigné,
imprimeur, place de l’Hôtel de Ville, p. I, et Bulletin de
la Société des antiquaires de France, 1886, p. 99), men-
tionne seulement « deux lampes en bronze, extrêmement
petites et d'un excellent dessin ». N’en faudrait-il pas cinq
pour correspondre aux cinq bras de la prétendue suspen-
sion ?

2. Le même savant, M. Allmer, décrivant dans les

documents précités « l'objet bizarre.dont la destina-

tion lui est tout à fait inconnue », constate (p. 8=104) que
la tige servant de « queue ou de manche à l’ustensile a Üm 26
de longueur ». lia déjà indiqué dans les pages précé-
dentes (p. 2=99) que la statuette, sans le socle, mesure
« 26 centimètres •. Des indications identiques, à un cen-
timètre près, résultent d’une communication faite par

M. le baron de YVitte à la Société des antiquaires, sur la
même découverte. (Bulletin, 1886, 109; M. de Witte
indique comme hauteur totale de la statuette et du socle
« environ 0 m 35 de hauteur » et M. Allmer (pag. 7=104)
« 0m 33 1/2 ». On verra bientôt que le socle de la sta-
tuette gardait un fragment de la tige saillant d'un centi-
mètre au dessus de sa surface, ce qui lui attribue, en tout,
vingt-sept centimètres, c’est-à-dire exactement la longueur
nécessaire pour que l’attribut arrivât juste au dessus de la
tète du dieu. Le simple rapprochement de ces chiffres
indiscutables infirme donc l’assertion que ladite tige a été
« démesurément allongée » et que « l’objet en question a
été réduit au cinquième de sa grandeur, pour le mettre en
proportion avec le personnage, tandis que ce dernier n était
réduit que de moitié ». Loin qu’il en soit ainsi, le dessin a
fidèlement laissé les choses dans leurs proportions réci-
proques.
 
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