DOI Heft:
Chronique
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CHRONIQUE.
9
un lion et un bœuf réunis comme le sont d'or-
dinaire les deux lions rehui; un sphynx ; une
terre émaillée représentant un dieu embryon
sous forme d’un sorte de larve ou de sala-
mandre, avec un scarabée , symbole du devenir,
sur le dos ; un très curieux Chnouphis à corps
difforme et à tête retournée en sens inverse du
corps ; un singe noir ; un gracieux petit croco-
dile avec une inscription indiquant qu’il sym-
bolise l’abondance (tant des enfants que des
fruits de la terre); une Thoueris à tête de lionne
en cornaline ; un khepersh ou casque royal en
terre émaillée (objet très rare); un prisonnier
attaché les bras derrière le dos (en terre émail-
lée) ; une chatte avec des petits chats placés tant
entre ses pattes que sur sa tête ; une statuette
de l’ancien empire au nom de Sebekseam ; une
statuette de pierre blanche, autrefois dorée,
d’un bon style, représentant un défunt en Osiris,
évidemment c’est un portrait; un vase en terre
émaillée verte et découpée à jours, venant de la
Basse-Egypte, figurant dans les sujets du
milieu, des prisonniers asiatiques, et en bas
des séries d’ureus et de Tat[ce que l’on appelait
autrefois nilomètre); un sistre en terre bleue,
portant le nom d’Amasis (26° dynastie), la tête
d’Hathor est jolie, dans le goût saïte ; deux
sistres en bronze provenant du temple d’Isis
de Rome (Sancta Maria super Minervam) dont
les détails (Bes, Isis grecque, etc.) sont délicieux ;
enfin, un autre bronze de style égyptien pur,
représentant Horhut perçant le crocodile sym-
bole du mal.
7° Au point de vue archéologique nous avons
acquis aussi de véritables trésors. Mentionnons
surtout ce que nous a rapporté M. Cattaui de
sa belle mission d’Egypte: des papyrus et des
tessères hiéroglyphiques, hiératiques, démo-
tiques, grecs, coptes; des plâtres d’inscriptions
démotiques de Philée, etc., etc. C’est par milliers
que ces objets se comptent et les renseignements
qu’ils fournissent à la science sont des plus
variés. Pour toute cette partie je ne saurais
mieux faire que de renvoyer au rapport que
M. Cattaui m’a adressé. Je le publie dans la
Revue Egyptologique (5e année) en même temps
que plusieurs autres articles relatifs aux pré-
cieux documents de cette provenance qui ont
fait l’objet de mon cours de démotique de cette
année. Je dois ajouter que beaucoup de ces
objets nous ont été remis en don gratuit.
Parmi les autres dons, de diverses person-
nes, je signalerai : un fragment de bas-relief
qui paraît avoir représenté une prêtresse de
Tuai, seigneur de Tuku ou Succoth ; un frag-
ment de naos faisant mention d’un prince
nommé Amenmès, fils aîné, jusqu’ici inconnu,
de Thoutmes Ier ; plusieurs stèles hiéroglyphi-
ques, soit de l’ancien empire, soit de la période
classique, — dont quelques-unes sont intéres-
santes même au point de vue de l’art, et pré-
sentent des types archéologiques nouveaux ;
un papyrus hiératique du temps des Ramessides ;
des papyrus grecs et arabes ; des étoffes brodées,
d’époque copte, fort curieuses ; une stèle démo-
tique ; plusieurs stèles funéraires en bois peint;
des tessères démotiques et grecques ; deux figu-
rines ushèbti en bois, cédées par le Musée de
Cluny, etc., etc.
Eugène REVILLOUT.
DÉPARTEMENT DE LA SCULPTURE ET DES OBJETS û’aRT
DU MOYEN AGE, DE LA RENAISSANCe ET DES TEMPS
MODERNES.
Le 10 mai, a été ouverte une nouvelle salle
faisant suite à la salle des Anguier, dans la
partie du Musée du Louvre consacrée à la sculp-
ture de la Renaissance. On y a exposé provisoire-
ment un certain nombre de sculptures et d’objets
d’art acquis ou reçus en dons dans ces dernières
années ; quelques-unes de ces acquisitions sont
toutes récentes ; on pourra juger par cet ensemble
que le département de la Renaissance s’est assez
considérablement accru dans ces derniers temps.
Voici l’indication des objets classés dans cette
salle :
Sculpture. 1° Porte espagnole en pierre, pro-
venant de Valence (Espagne); fin du xve ou
commencement du xvie siècle. De style gothique
flamboyant, cette porte est surmontée de deux
figures en bas-relief représentant la scène de
l’Annonciation.
2° Grande dalle tumulaire en pierre grise.
C’est le tombeau de Jean de Cromois, abbé de
Saint-Martin de Liège, mort en 1525. Cette
œuvre, d’une grande finesse d’exécution, est due
au ciseau d’un artiste flamand fortement in-
fluencé par l’art italien. C’est un excellent
modèle de décoration emprunté à un art qui
n’était pas encore représenté au musée et qui
méritait de tout point de l’être.
3° Les quatre vertus cardinales, figures en
marbre, destinées à supporter un tombeau ou
une chaire. Ecole italienne, xrv° siècle. Ces quatre
statues, qui proviennent de l’Italie méridionale,
seront très utiles pour établir des comparaisons
entre l’art italien et l’art français quand celui-ci
occupera l’emplacement qui lui est préparé dans
les salles voisines.
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un lion et un bœuf réunis comme le sont d'or-
dinaire les deux lions rehui; un sphynx ; une
terre émaillée représentant un dieu embryon
sous forme d’un sorte de larve ou de sala-
mandre, avec un scarabée , symbole du devenir,
sur le dos ; un très curieux Chnouphis à corps
difforme et à tête retournée en sens inverse du
corps ; un singe noir ; un gracieux petit croco-
dile avec une inscription indiquant qu’il sym-
bolise l’abondance (tant des enfants que des
fruits de la terre); une Thoueris à tête de lionne
en cornaline ; un khepersh ou casque royal en
terre émaillée (objet très rare); un prisonnier
attaché les bras derrière le dos (en terre émail-
lée) ; une chatte avec des petits chats placés tant
entre ses pattes que sur sa tête ; une statuette
de l’ancien empire au nom de Sebekseam ; une
statuette de pierre blanche, autrefois dorée,
d’un bon style, représentant un défunt en Osiris,
évidemment c’est un portrait; un vase en terre
émaillée verte et découpée à jours, venant de la
Basse-Egypte, figurant dans les sujets du
milieu, des prisonniers asiatiques, et en bas
des séries d’ureus et de Tat[ce que l’on appelait
autrefois nilomètre); un sistre en terre bleue,
portant le nom d’Amasis (26° dynastie), la tête
d’Hathor est jolie, dans le goût saïte ; deux
sistres en bronze provenant du temple d’Isis
de Rome (Sancta Maria super Minervam) dont
les détails (Bes, Isis grecque, etc.) sont délicieux ;
enfin, un autre bronze de style égyptien pur,
représentant Horhut perçant le crocodile sym-
bole du mal.
7° Au point de vue archéologique nous avons
acquis aussi de véritables trésors. Mentionnons
surtout ce que nous a rapporté M. Cattaui de
sa belle mission d’Egypte: des papyrus et des
tessères hiéroglyphiques, hiératiques, démo-
tiques, grecs, coptes; des plâtres d’inscriptions
démotiques de Philée, etc., etc. C’est par milliers
que ces objets se comptent et les renseignements
qu’ils fournissent à la science sont des plus
variés. Pour toute cette partie je ne saurais
mieux faire que de renvoyer au rapport que
M. Cattaui m’a adressé. Je le publie dans la
Revue Egyptologique (5e année) en même temps
que plusieurs autres articles relatifs aux pré-
cieux documents de cette provenance qui ont
fait l’objet de mon cours de démotique de cette
année. Je dois ajouter que beaucoup de ces
objets nous ont été remis en don gratuit.
Parmi les autres dons, de diverses person-
nes, je signalerai : un fragment de bas-relief
qui paraît avoir représenté une prêtresse de
Tuai, seigneur de Tuku ou Succoth ; un frag-
ment de naos faisant mention d’un prince
nommé Amenmès, fils aîné, jusqu’ici inconnu,
de Thoutmes Ier ; plusieurs stèles hiéroglyphi-
ques, soit de l’ancien empire, soit de la période
classique, — dont quelques-unes sont intéres-
santes même au point de vue de l’art, et pré-
sentent des types archéologiques nouveaux ;
un papyrus hiératique du temps des Ramessides ;
des papyrus grecs et arabes ; des étoffes brodées,
d’époque copte, fort curieuses ; une stèle démo-
tique ; plusieurs stèles funéraires en bois peint;
des tessères démotiques et grecques ; deux figu-
rines ushèbti en bois, cédées par le Musée de
Cluny, etc., etc.
Eugène REVILLOUT.
DÉPARTEMENT DE LA SCULPTURE ET DES OBJETS û’aRT
DU MOYEN AGE, DE LA RENAISSANCe ET DES TEMPS
MODERNES.
Le 10 mai, a été ouverte une nouvelle salle
faisant suite à la salle des Anguier, dans la
partie du Musée du Louvre consacrée à la sculp-
ture de la Renaissance. On y a exposé provisoire-
ment un certain nombre de sculptures et d’objets
d’art acquis ou reçus en dons dans ces dernières
années ; quelques-unes de ces acquisitions sont
toutes récentes ; on pourra juger par cet ensemble
que le département de la Renaissance s’est assez
considérablement accru dans ces derniers temps.
Voici l’indication des objets classés dans cette
salle :
Sculpture. 1° Porte espagnole en pierre, pro-
venant de Valence (Espagne); fin du xve ou
commencement du xvie siècle. De style gothique
flamboyant, cette porte est surmontée de deux
figures en bas-relief représentant la scène de
l’Annonciation.
2° Grande dalle tumulaire en pierre grise.
C’est le tombeau de Jean de Cromois, abbé de
Saint-Martin de Liège, mort en 1525. Cette
œuvre, d’une grande finesse d’exécution, est due
au ciseau d’un artiste flamand fortement in-
fluencé par l’art italien. C’est un excellent
modèle de décoration emprunté à un art qui
n’était pas encore représenté au musée et qui
méritait de tout point de l’être.
3° Les quatre vertus cardinales, figures en
marbre, destinées à supporter un tombeau ou
une chaire. Ecole italienne, xrv° siècle. Ces quatre
statues, qui proviennent de l’Italie méridionale,
seront très utiles pour établir des comparaisons
entre l’art italien et l’art français quand celui-ci
occupera l’emplacement qui lui est préparé dans
les salles voisines.