Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Mantz, Paul: Raffet
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0011

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
RAFFET. 7

petite page dans l'histoire de la révolution Des temps plus calmes étant
venus, l'oncle dut raconter bien souvent au neveu quelques-unes des
scènes auxquelles il avait assisté, et semer dans son jeune esprit les
germes d'une curiosité qui devait porter des fruits si précieux. Quant au
père de Raffet, simple marchand obscurément occupé de quelque petit
commerce, il n'avait pas pour son fils des ambitions bien hautes. Lorsque
l'enfant eut douze ans, il le mit en apprentissage chez un tourneur. Raflet
y resta jusqu'en 1823, travaillant comme un ouvrier de ses mains
déjà adroites, mais visiblement préoccupé d'un autre rêve, et heureux
toutes les fois qu'une course à faire dans le quartier lui permettait de
s'arrêter devant les images qui, multipliées par un art nouveau, s'affichaient
aux vitres des marchands. En ses dernières années d'apprentissage, il fré-
quenta une école gratuite de dessin, et il s'essaya bientôt à tracer, sur le
premier papier venu, des croquis pleins de bon vouloir, mais aussi d'in-
expérience. C'est alors qu'il rencontra M. Riban, peintre sur porcelaine,
qui, augurant bien des dispositions du jeune ouvrier, lui apprit à manier
le pinceau et lui confia du travail. Raflet y réussit sans peine, n'ayant, à
vrai dire, d'autre défaut que d'être supérieur à la besogne dont il était
chargé. M. Riban s'en aperçut : il connaissait Ghaiiet; il lui parla de son
petit peintre sur porcelaine, et le lui envoya (1824). Gharlet fut très-
frappé des promesses que faisait ce jeune talent ; il accueillit Raffet, et lui
mit entre les mains les instruments de sa gloire prochaine, le crayon et
la pierre. L'initiation se fit en quelques jours : le futur artiste ne savait
pas dessiner qu'il faisait déjà des lithographies.

L'influence que Charlet exerça sur Raffet ne devait pas être éternelle;
mais elle fut d'abord directe et frappante. Raffet a cru à son maître avec
toutes ses convictions* de débutant, et, pendant ses premières années, il
a fait des Gharlet de la meilleure foi du monde. Cette cohabitation avec
l'habile dessinateur dura près de deux ans, période importante dans la
vie de Raffet, qui se trouva dès lors entraîné vers cet art où le soldat, le
gamin, la bonne d'enfant, l'invalide tiennent tant de place, et composent,
il faut bien le dire, un idéal insuffisant et un peu vulgaire. Raffet ne s'en
aperçut pas tout de suite; il apprenait chez son maître son métier delitho-

1. Au mois de mai 1793, Raffet commandait le bataillon de la section de la Butte des
Moulins, et, mandé a la barre de la Convention, il eut le plaisir de s'entendre traiter
d'aristocrate par Marat. En juin, il fut le concurrent d'Henriot aux élections pour la
nomination du commandant général de la garde nationale. 11 joua un rôle très-actif le
11 germinal an Ml. et. peu après, il l'ut nommé commandant temporaire de la place de
Paris: Arrêté au In fructidor, il cessa dès lors de faire parler de lui.
 
Annotationen