Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Galichon, Émile: École allemande, [1]: Albert Dürer sa vie et ses oeuvres
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0033

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
28

gazette des beaux-arts.

couverte d'un chapeau à larges bords. Cette figure, pleine de physiono-
mie, trahit un caractère résolu ; elle a été exécutée avec un soin extraor-
dinaire, une finesse de modelé qui laisse deviner l'emploi de la loupe,
sans cependant que le précieux du faire nuise à l'effet de l'ensemble.

Albert Durer peignit aussi à fresque. Dans le Rathaus de Nuremberg,
on montre, comme étant de lui, des peintures murales qui ornent le grand
salon. Elles représentent le Juge injuste et le Char triomphal de Maxi-
milieu Ie)\ celui qu'il a dessiné sur bois. Mais ces peintures, détériorées
par le temps et plus encore par des restaurations inhabiles, ne laissent
plus rien voir du maître, que nous ne pouvons malheureusement juger
sous cet aspect.

Peu de peintres ont laissé autant de dessins qu'Albert Durer, et cepen-
dant si grande était son imagination qu'il serait fort difficile, parmi tous
ceux qu'on connaît, de signaler une répétition ou même une réminis-
cence. Il ne s'est privé d'aucun moyen pour rendre sa pensée; tantôt il
traçait à larges traits avec une plume, sur le papier ou le bois, ses com-
positions; tantôt il dessinait, avec la mine d'argent, sur une feuille tein-
tée qui lui permettait l'emploi des rehauts blancs; d'autres fois, il repré-
sentait, sur du parchemin et à la gouache, l'éclat soyeux des oiseaux ou les
délicates corolles d'une fleur, avec toute la patience du miniaturiste; ou
bien encore, avec un pinceau gonflé d'eau, il lavait à l'encre de Chine ou
à l'aquarelle. Souvent aussi, avec ces mêmes couleurs à l'eau, il fixait sur
une toile très-fine les traits d'une personne, laissant au tissu le soin
de faire les lumières, et fortifiant de gouache les parties auxquelles il
voulait donner plus de solidité.

La collection la plus riche en dessins d'Albert Durer, est celle de
l'archiduc Charles, à Vienne, qui renferme la plus ancienne œuvre qu'on
connaisse de ce peintre. Cette œuvre est un portrait qu'il fit de lui-
même, à la pointe d'argent, sur papier teinté, en l'année 1Zj8Z|, alors
qu'il n'avait que treize ans. Dans ce cabinet, on trouve encore un grand
nombre de gouaches faites avec un soin merveilleux sur parchemin, et qui
représentent des sujets empruntés à l'histoire naturelle. Les collections
de Berlin et de Bamberg sont riches surtout en dessins exécutés par Albert
Durer pendant son voyage dans les Flandres. Ces croquis, réunis par
Joseph Heller, sont malheureusement pour la plupart découpés. Londres
possède au British-Museum un volume du comte d'Arundel qui ne contient
pas moins de 222 esquisses, presque toutes de la main d'Albert Durer.
Ces compositions sont dans des genres très-variés, et plusieurs peuvent
être regardées comme des chefs-d'œuvre. Le musée de Munich conserve,
parmi plusieurs dessins de ce peintre, le précieux livre de prières de
 
Annotationen