0 GAZETTE DES BEAUX- ÀRTS.
chargée de vaisseaux. Ceux-ci abordent à une ville, ceux-là à des palais
et à des temples parmi lesquels se reconnaît la cathédrale d'Amiens.
Pour peindre et pour mettre à leur plan toutes ces figures, l'artiste a
employé plusieurs procédés et plusieurs styles. 11 a le style de la réalité et
celui de l'histoire. Le premier se fait tout d'abord remarquer par une
grande conscience, par le soin scrupuleux des détails, par la simplicité du
faire et par la naïveté des têtes solidement modelées et pleines de vie. Le
style historique est quelque peu maniéré, et parfois extravagant. D'où
vient-il? Il vient d'Italie, mais en passant par l'Allemagne et par les
Flandres, et Albrecht Durer est assurément un de ses parrains. Cependant
ce style est devenu français par la tournure, par les airs de tête et par la
liberté de la touche. Le pinceau, attaquant hardiment les figures, les
éclaire d'un blanc posé sans mélange, puis à mesure qu'elles s'éloignent,
ce blanc est rompu en hachures, de façon à former une grisaille.
Pour bien préciser cette différence de style, nous reproduisons ici une
figure-portrait et une figure historique calquées par nous sur le « Puy »
de 1518. Celui-là a pour devise :
« Ajuste poids, véritable balance. »
La Yierge est debout sur une table, au-dessus de laquelle la main de
chargée de vaisseaux. Ceux-ci abordent à une ville, ceux-là à des palais
et à des temples parmi lesquels se reconnaît la cathédrale d'Amiens.
Pour peindre et pour mettre à leur plan toutes ces figures, l'artiste a
employé plusieurs procédés et plusieurs styles. 11 a le style de la réalité et
celui de l'histoire. Le premier se fait tout d'abord remarquer par une
grande conscience, par le soin scrupuleux des détails, par la simplicité du
faire et par la naïveté des têtes solidement modelées et pleines de vie. Le
style historique est quelque peu maniéré, et parfois extravagant. D'où
vient-il? Il vient d'Italie, mais en passant par l'Allemagne et par les
Flandres, et Albrecht Durer est assurément un de ses parrains. Cependant
ce style est devenu français par la tournure, par les airs de tête et par la
liberté de la touche. Le pinceau, attaquant hardiment les figures, les
éclaire d'un blanc posé sans mélange, puis à mesure qu'elles s'éloignent,
ce blanc est rompu en hachures, de façon à former une grisaille.
Pour bien préciser cette différence de style, nous reproduisons ici une
figure-portrait et une figure historique calquées par nous sur le « Puy »
de 1518. Celui-là a pour devise :
« Ajuste poids, véritable balance. »
La Yierge est debout sur une table, au-dessus de laquelle la main de