DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Saglio, Edmond: Exposition de tableaux modernes dans la Galerie Goupil
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0051
EXPOSITION DE TABLEAUX MODERNES
DANS LÀ GALERIE GOUPIL
M. Goupil a ouvert, comme nous l'avions annoncé, clans sa galerie
de la rue Chaptal, une exposition de tableaux modernes, pour la plu-
part encore inédits. La foule n'y est pas venue; à vrai dire, elle n'y était
pas attendue: mais les amateurs, à qui des invitations avaient été adres-
sées, tant de la part de M. Goupil, que de celle des exposants, y ont
répondu avec beaucoup d'empressement. Et parmi ces amateurs nous
ne comprenons pas seulement les artistes eux-mêmes et leurs amis,
dévots de l'art habitués à gravir ces hauteurs voisines de Montmartre,
que l'on pourrait appeler les Mille et un Ateliers, comme on nomme,
dit-on encore aujourd'hui, les Mille et une Eglises une montagne de l'Asie-
Mineure, antique refuge des pèlerins de Terre Sainte au moyen âge. Non,
la riche et brillante clientèle de M. Goupil, tout entière conviée, n'a
pas été arrêtée par la nouveauté de la route. Nous connaissons l'empire
qu'exercent les habitudes à Paris; elles ne sont pas moins tyranniques
sur les oisifs et les gens du monde que sur les hommes d'affaires les plus
occupés; aussi est-ce sans ironie que nous les félicitons de n'avoir pas
hésité à chercher l'art où il s'offrait à eux, loin des lieux de leurs prome-
nades accoutumées.
À leur tour, ont-ils eu lieu de se féliciter de leur visite ? Le local est
élégant, disposé et meublé avec goût; les tableaux y sont placés sous un
jour très-favorable; il en peut tenir quatre-vingts environ. Tous ceux qui
s'y trouvent actuellement ne sont pas, sans doute, à l'abri de la critique,
et nous avons entendu quelques personnes exprimer une sorte de désap-
pointement parce qu'elles n'avaient pas rencontré à cette exposition,
comme à celle du boulevard des Italiens, dont la Geizette a rendu compte,
un choix de peintures des maîtres les plus brillants de l'art contempo-
rain. Mais il ne faut pas perdre de vue que c'est aux-jeunes artistes prin-
cipalement que l'on avait, cette fois, fait appel, et qu'à défaut du Salon,
DANS LÀ GALERIE GOUPIL
M. Goupil a ouvert, comme nous l'avions annoncé, clans sa galerie
de la rue Chaptal, une exposition de tableaux modernes, pour la plu-
part encore inédits. La foule n'y est pas venue; à vrai dire, elle n'y était
pas attendue: mais les amateurs, à qui des invitations avaient été adres-
sées, tant de la part de M. Goupil, que de celle des exposants, y ont
répondu avec beaucoup d'empressement. Et parmi ces amateurs nous
ne comprenons pas seulement les artistes eux-mêmes et leurs amis,
dévots de l'art habitués à gravir ces hauteurs voisines de Montmartre,
que l'on pourrait appeler les Mille et un Ateliers, comme on nomme,
dit-on encore aujourd'hui, les Mille et une Eglises une montagne de l'Asie-
Mineure, antique refuge des pèlerins de Terre Sainte au moyen âge. Non,
la riche et brillante clientèle de M. Goupil, tout entière conviée, n'a
pas été arrêtée par la nouveauté de la route. Nous connaissons l'empire
qu'exercent les habitudes à Paris; elles ne sont pas moins tyranniques
sur les oisifs et les gens du monde que sur les hommes d'affaires les plus
occupés; aussi est-ce sans ironie que nous les félicitons de n'avoir pas
hésité à chercher l'art où il s'offrait à eux, loin des lieux de leurs prome-
nades accoutumées.
À leur tour, ont-ils eu lieu de se féliciter de leur visite ? Le local est
élégant, disposé et meublé avec goût; les tableaux y sont placés sous un
jour très-favorable; il en peut tenir quatre-vingts environ. Tous ceux qui
s'y trouvent actuellement ne sont pas, sans doute, à l'abri de la critique,
et nous avons entendu quelques personnes exprimer une sorte de désap-
pointement parce qu'elles n'avaient pas rencontré à cette exposition,
comme à celle du boulevard des Italiens, dont la Geizette a rendu compte,
un choix de peintures des maîtres les plus brillants de l'art contempo-
rain. Mais il ne faut pas perdre de vue que c'est aux-jeunes artistes prin-
cipalement que l'on avait, cette fois, fait appel, et qu'à défaut du Salon,