Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Castel, Louis: Histoire générale de l'architecture par Daniel Ramée, architecte
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0117

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
HISTOIRE DE L'ARCHITECTURE, DE M. DANIEL RAMÉE. 111

L'antiquité le savait, et c'est ainsi qu'on doit assurément expliquer
le sens caché de la légende d'Amphion : aDictus et Amphion... »

Aux accords d'Amphion les pierres se mouvaient,
Et sur les murs thébains en ordre s'élevaient.

« La manifestation matérielle de l'architecture, dit l'auteur du livre
auquel nous consacrons cet article, dépend... primitivement... de la
conception plus ou moins vraie et élevée de Dieu, laquelle influe aussi
sur la forme politique et sociale. Elle dépend en second lieu de la nature
des matériaux employés, et enfin du degré de civilisation du peuple chez
lequel elle se développe, de son esprit, de son caractère, du climat et de
la nature du pays qu'il habite. Ainsi, en Egypte, l'architecture sera grave,
sombre, sévère, comme l'aspect des rives du Nil et des montagnes qui
les bordent. En Grèce, au contraire, elle sera pure, variée, gracieuse,
riche et sévère à la fois, comme la nature au sein de laquelle elle s'est
élevée. Dans les plaines de la Babylonie, elle sera simple, régulière et
symétrique, comme les matériaux artificiels dont elle était formée et qui
se pétrissaient dans des moules. Dans l'Inde, aux sites gigantesques,
elle sera colossale mais sans sévérité, participant à la fois des architec-
tures grecque et égyptienne, parce que les idées religieuses de ces peuples
avaient quelque analogie entre elles et parce que les matériaux et le sol
de l'Inde ont également quelque ressemblance à ceux de la Grèce et de
l'Egypte. Chez les Germains et chez les Celtes, l'architecture sera primi-
tive, rustique et presque sauvage, comme ces peuples eux-mêmes et les
contrées qu'ils habitaient.

« Chez les races d'origine ariane seules, adonnées à la vie stable et
laborieuse, à l'agriculture et à l'industrie qui en dépend, l'architecture
se développa très-primitivement avec logique et conséquence, avec une
majestueuse élévation et une simplicité remarquable. Chez chacune de
ces races, elle revêtit une originalité particulière, tandis que chez les
peuplades de race sémitique elle ne resta qu'à l'état d'ébauche ou d'imi-
tation atrophiée ou exagérée. Chez ces races sémitiques l'art simple et le
bon goût disparaissent sous une exubérance de richesse qui amène la
profusion et la confusion. Chez elles l'architecture est surchargée de
détails qui écrasent les masses, détruisent l'harmonie des lignes, le calme
de la dignité que doit offrir un monument bien conçu.

« L'histoire de l'architecture retrace ces variétés : elle enseigne
les causes diverses de la manifestation des formes architectoniques
chez les différents peuples que l'histoire universelle nous fait connaître.
 
Annotationen