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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 3
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Clément de Ris, Louis: Le Musée de Grenoble, [2]: musées de province
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0181

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174 GAZETTE DES BËÀUX-ARTS.

tablead expédié sans façon, au beau plafond de la salle des étiquetes du
parlement de Rennes.

Malgré l'affirmation du livret, je ne crois pas que le portrait n° *201,
incontestablement de De Troy le père, représente la Duchesse cle Bour-
gogne, mère de Louis XV. La figure de la jeune princesse de Savoie est
parfaitement connue, et ne ressemble en rien à celle du portrait de Gre-
noble. Je ne puis non plus voir le jeune Louis XV dans l'enfant appuyé
sur les genoux de la jeune femme. Dans un portrait d'apparat comme
celui-ci, on n'eût pas négligé de décorer l'enfant royal du cordon du
Saint-Esprit que tous les princes du sang recevaient à leur naissance. Or,
l'enfant de ce portrait n'en a pas. Je crois donc que jusqu'à nouvel ordre
le livret fera bien d'enregistrer cette composition sous la dénomination
peu compromettante de Portrait de femme tenant un enfant sur ses ge-
noux. Le premier défaut des catalogues de province, c'est la crainte évi-
dente de paraître ignorer. Ils affirment résolument et apportent ainsi
une double besogne à qui les étudie avec conscience. Avant de constater
de qui est telle ou telle œuvre, il faut d'abord prouver qu'elle n'est pas
de tel ou tel maître.

J'ai cherché ailleurs à débrouiller la filiation des Houasse. C'est donc
avec un véritable intérêt que j'ai rencontré le Portrait d'Antoine René
(n° 161), le chef de la dynastie, l'élève de Lebrun^ peint par lui-même.
C'est une toile haute de 0m,Zi8 et large de 0m,Zi2. Le peintre s'est repré-
senté à mi-corps, au tiers de nature. Il est debout, tourné à droite, vu
de trois quarts, avec des cheveux bouclés longs et tombant sur les
épaules; son bras droit, qui soutient un manteau, est appuyé sur un fau-
teuil. Il tient de la main gauche une palette et des pinceaux. Son habit à
boutons d'or, entr'ouvert, laisse voir la chemise dont les manchettes sont
garnies de dentelles. Il montre un tableau placé sur un chevalet, repré-
sentant un soldat qui, ayant ouvert un sépulcre, recule épouvanté à la
vue d'un cadavre éclairé par une lampe.

Ce portrait est-il bien celui de René Houasse? Oui, et voici pourquoi.
11 existe un autre portrait représentant le même personnage peint par
Tortebat et gravé en 1707, trois ans avant la mort de Houasse, par
Trouvain pour sa réception à l'Académie. Or, cette gravure offre une res-
semblance frappante avec le portrait de Grenoble. L'un vient corroborer
l'autre. Est-il réellement l'œuvre de Houasse? Je le crois, et le tableau
qu'indique le personnage, et qui est en effet de Houasse, s'il ne peut ser-
vir de preuve irrécusable,, est du moins une sérieuse présomption en
faveur de cette opinion. Ce tableau lui-même, d'un ragoût assez peu
agréable, et qui eût réjoui un romantique de 4833, a été gravé. La
 
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