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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 4
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Carderera y Solano, Valentín: François Goya: sa vie, ses dessins et ses eaux-fortes
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0224

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FRANÇOIS GOYA. 217

avait imprimé son nom au couteau, sur la lanterne de la coupole de
Michel-Ange, à l'angle d'une pierre que n'avait pu atteindre aucun des
artistes allemands, anglais ou français qui l'avaient précédé dans cette
folle ascension; un autre jour, il fit le tour du tombeau de Cécilia
Métella, en s'appuyant à peine sur l'étroite saillie de la corniche1.

De retour en Aragon, Goya fit pour ses amis plusieurs tableaux où
perce déjà un genre original et nouveau; mais Saragosse ne suffisant
point à son activité, il vint en 1780 à Madrid, et fut chargé de composer
des cartons pour la manufacture royale des tapisseries. Raphaël Mengs,
auquel était confiée la haute direction des peintures, s'en montra fort con-
tent, malgré la profonde différence des deux hommes et des deux styles.
Tous ceux qui ont vu les suites de tapisseries qui décorent aujourd'hui,
bien qu'en assez mauvais état, quelques appartements des châteaux
royaux du Pardo et de l'Escurial, les citent comme des compositions char-
mantes. On conserve encore, dans la manufacture royale des tapisseries,
ces cartons peints à l'huile sur toile. Ils sont remarquables par la grâce
et la nouveauté de l'invention, l'arrangement des groupes et le grand
mouvement des figures, le charme et l'harmonie du coloris qui rappelle
celui de Watteau; la lumière les inonde; les fonds des scènes champêtres
baignent dans le soleil, et les majos et les torreros s'enlèvent en vigueur
sur des tons bleus et fins.

On raconte que lorsqu'il devait présenter ces cartons au roi et à la
reine, Goya exprimait à sa femme2 son extrême inquiétude; il sentait,
avec sa défiance d'artiste original et libre, combien la hardiesse de sa
peinture devait jurer avec le faire lisse et poli des peintres delà cour, et
avec leur sage indigence. Cependant il reçut, surtout quelques années plus
tard, des louanges de la famille royale, du prince de la Paix et de ses
ministres. JNous conservons quelques-unes des dépêches qui lui furent
adressées, lorsqu'il fut nommé peintre de la chambre du roi, le 25 avril
1789, et d'autres qui lui annonçaient des pensions pour son fils. Elles
renferment toujours des compliments flatteurs.

Goya nous a laissé un nombre incroyable de scènes populaires, créa-
tions d'une fantaisie brillante et salée. Ses préludes aux courses de tau-

4. Chose étrange! de tous les artistes qu'il avait connus à Rome, Goya, dans sa
vieillesse, ne parlait que de notre grand David, et semblait ne s'être lié qu'avec lui
seul d'une amitié intime. s Pu. 1].

2. L'acte de décès de Bordeaux nous donne le nom de la femme de Goya, Joseplia
Bayeu,et M. Paul Mantz exprime l'opinion « qu'elle pourrait être la fille ou la sœur »
de ce François Bayou de Subias, plus âgé que Goya d'une dizaine d'années, et qu'il
avait retrouvé en Italie, après l'avoir connu a l'atelier de Lucas. Pu. B.

vu. :>s
 
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