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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 5
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Thoré, Théophile: Exposition de tableaux de l'école française ancienne tirés de collections d'amateurs
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0285

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276 ' GAZETTE DES BEAUX-A RTS.

Autre llcpas dans la campagne, avec un domestique en Turc, qui
porte des rafraîchissements. A M. Henri Didier.

Restent deux pendants, qui ont été séparés par le hasard : la Toilette,
à M. Lacaze ; le Bain, à un amateur— de haute volée. Ces deux scènes
d'intérieur ont été gravées, je crois, sous d'autres titres.

Dans la Toilette, toutes ces petites poupées sont délicieuses, surtout
la femmelette à gauche, en jupon vert, et celle qu'on voit de dos, à droite,
en robe d'un rouge vif.

Pour le Bain, il faut dire que la composition n'appartient pas à Pater,
bien que la peinture soit parfaitement de lui. La composition est de
Watteau, et le tableau original fut peint par Watteau pour la famille
d'Arenberg, ainsi que le Bain rustique, gravé par Chardon ; son titre
consacré est : la. Surprise au bain; on appelle encore ces deux pendants
de Watteau : le Bain froid et le Bain ehaud ; ils ont centimètres et
demi de hauteur sur 55 centimètres et demi de largeur. On les conserve
toujours à l'hôtel d'Arenberg, non pas dans la galerie des tableaux, ou-
verte aux visiteurs, mais dans les appartements privés, — sans doute à
cause de la liberté du costume des baigneuses.

En copiant Watteau, Pater a fait quelques variantes de détail, et,
comme le Watteau de l'hôtel d'Arenberg est presque inconnu, nous repro-
duirons la description que nous en avons donnée dans le catalogue de la
Galerie d'Arenberg. On appréciera ainsi les différences entre le tableau du
maître et celui de l'élève :

« Intérieur de boudoir, très-coquet, avec un fond de lambris à niches
cintrées et sculptées, dans l'une desquelles une fontaine (Pater a mis des
cartouches, avec des portraits surmontés de couronnes); à droite, une
toilette élégante, surmontée d'une glace ; à gauche, un divan et un pliant.

« Au milieu, une jeune femme sort du bain; elle est toute nue,
assise sur sa baignoire (la baigneuse de Pater n'a encore qu'une jambe
hors du bain), et vue de face; un peu en arrière à droite, une soubrette
debout, de profil, en corsage gris tendre, présente à sa maîtresse une
fine chemise; à gauche, une autre soubrette, en rose, se penche, tenant
à la main une draperie ; en avant, une servante accroupie, vêtue en pay-
sanne, glisse des mules de Gendrillon sous les petits pieds de la femme
nue. C'est le groupe principal (il y a quelques changements dans les atti-
tudes des soubrettes de Pater).

« Au premier plan, une troisième soubrette, en robe bariolée, rouge
et citron (robe rouge uni chez Pater), prend des boîtes de senteur sur la
toilette. Du même côté, adroite, dans l'angle du fond, en pénombre, une
quatrième meschine soulève indiscrètement le rideau d'une fenêtre, et,
 
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