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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 5
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W., Aloysius: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0320

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CORRESPOND ANC H D'ALLE MAGNE.

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veux parler de la protection due à la propriété artistique, et des droits d'entrée aux-
quels sont soumises les œuvres d'art, soit qu'ellos viennent de France en Allemagne,
soit qu'elles aillent d'Allemagne en France. Les artistes réunis à Dusselderf n'avaient
malheureusement pas qualité pour prendre une décision en pareille matière. Ils n'ont pu
faire autre chose que manifester les sentiments dont ils sont tous animés, en appelant
d'une manière pressante la sollicitude des gouvernements sur les mesures à prendre, et
plus particulièrement en en recommandant l'étude à un comité réuni à Berlin précisé-
ment pour examiner ces questions. Tout le monde paraît s'accorder à reconnaître que
l'élévation des droits d'entrée nuit aux véritables intérêts de l'art, et, quant à la pro-
priété artistique, qu'elle doit être avant tout protégée contre les reproductions faites,
par quelque moyen que ce soit, sans le consentement des auteurs. Je trouve assuré-
ment très-justes les réclamations des artistes et très-légitimes les efforts qu'ils font
pour sauvegarder leurs intérêts ; il est certain que celui qui veut tirer un profit
quelconque d'une œuvre d'art doit commencer par payer tribut à celui qui Ta faite.
Mais avant de se préoccuper des contrefacteurs et de se mettre en mesure de les pour-
suivre, il me semble qu'il est plus urgent encore, pour la plupart des auteurs, de se
mettre en relations plus fréquentes et plus directes avec le public; et je ne crois pas
me tromper sur les dispositions de quelques-uns d'entre eux, je dis des plus dignes
d'être connus, en affirmant qu'ils feraient bon marché de ces droits de reproduction
auxquels on paraît tenir beaucoup pour leur compte, s'ils croyaient, grâce à des répé-
titions plus ou moins fidèles, plus ou moins heureuses, oblenir la renommée que
l'œuvre même ne suffit pas à leur donner. C'est, selon moi, sur l'organisation des
Kimstvereine et des expositions, que doit être avant tout appelée l'attention des hommes
qui s'intéressent à l'art. Les vœux présentés au nom des artistes de Carlsruhe par
M. Schirmer, directeur de l'école établie dans cette ville, prouvent que cette nécessité
est comprise par beaucoup de bons esprits; ces vœux ont été pris en sérieuse consi-
dération par l'assemblée. Je ne me livrerai pas à l'analyse de ce document, que j'ai
sous les yeux : les intérêts auxquels il se rapporte sont peut-être trop exclusivement
allemands pour mériter que vos lecteurs s'y arrêtent ; je dirai seulement qu'on y insiste
surtout sur le peu d'encouragement que rencontre l'art élevé, la grande peinture,
tandis que les ouvrages de dimension et de mérite médiocres se multiplient et semblent
assurés d'avance du succès. On propose de remédier à cette situation en invitant les
Kimstvereine à organiser des expositions permanentes, ou séparées par de très-courts
intervalles de temps, à s'entendre pour relier entre elles toutes ces expositions et
centraliser l'action des comités, enfin à acquérir quelques œuvres importantes au
moyen des fonds provenant soitdu bénéfice des expositions, soit de la contribution vo-
lontaire de tous les artistes. N'est-ce pas quelque chose de semblable, à peu près, qui
a été entrepris à Paris, sous le nom de Société des Arts-U?iis, et que la Gazette des
Beaux-Arts a recommandé par la voix même de son rédacteur en chef, non sans suc-
cès, si je dois en juger par le grand nombre d'adhésions aussitôt obtenues ?

Les réunions de nos artistes ne vont pas sans fêtes, ni sans banquets joyeux, ni sans
toasts bruyants. Après chaque séance, les membres présents se réunissaient, en effet, sous
les beaux ombrages du Jardin Jacobi, qui est devenu la propriété de l'association des
peintres de Dusseldorf connue sous le nom de la Boîteà couleurs (Malkasten). C'est là
que le repas du milieu du jour était préparé'(car nous dînons encore dans l'après-midi).
Le second jour du congrès, les dames de Dusseldorf, invitées par les artistes, sont
\ enues se joindre à eux dans la salle des concerts, construite au milieu des jardins
 
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