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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 6
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Blanc, Charles: M. Frédéric de Mercey
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0386

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i,7i, (■ \/K I I E DtëS BJE \l \- \lî I s.

origines; Jes pays qu'il devait déCfine; il 1rs dessina rapidement, d'un
crayon exercé qui traçait les lignes caractéristiques, abrégeait la géo-
graphie, et notait, avec un laconisme plein de \i\acité, toutes les im-
pressions du moment. Quelquefois il lui arri\ait de peindre d'après nature,
mais seulement quand il rencontrait un site curieux, une ville singulière
comme Edimbourg, ou des pâturages qui ne ressemblaient pas à tous
ceux que paissent les troupeaux classiques. La peinture de M. de Mercey
était solide, ferme et d'une franchise qui dégénérait en crudité; elle
avait, du reste, de l'analogie avec celle de quelques bons paysagistes, no-
tamment de Thuillier. Quant à ses dessins, on en peut juger par les très-
habiles lithographies qu'en a faites tout récemment M. Cicéri, pour
l'ouvrage intitulé : Portefeuille de VItalie, Ils sont pittoresques au pre-
mier chef. L'auteur excelle à choisir son point de vue, de façon que le
paysage ait à la fois une pondération cachée et beaucoup d'imprévu. 11 se
plaît à opposer les intermittences de la végétation italienne à un sol aride,
dévoré par le soleil, et le calme d'une mer plane, quaueun souffle ne ride,
aux lignes tourmentées d'une île rocheuse, que surmonte le campanile
blanc d'un monastère.

Les voyages de M. de Mercey en Italie et en Angleterre, et ses goûts pour
la littérature nous ont valu le Tyrol et le nord de ïItalie ; deux romans,

r

Tiel le Rêveur et Burck VElouffeur, des souvenirs et récits de voyages
sous le titre de Seotia • mais les trois volumes qu'il a publiés en 1857,

r

Etudes sur les beaux-arts, sont le meilleur ouvrage de M. de Mercey, et
c'était là un de ses titres à l'Institut. Réunissant des pages écrites à di-
verses époques, l'auteur en a composé une histoire concise et substan-
tielle de l'art, depuis ses hautes origines jusqu'à nos jours. L'espace nous
manque pour rendre compte de ce vaste travail, conduit avec des vues
élevées, semé d'aperçus ingénieux, plein de faits, et qui vaut à son tour
une longue étude. Pour le moment, nous n'avons voulu -qu'exprimer les
regrets et les sentiments de tout le monde en rendant hommage aux
divers talents de M. de Mercey, à sa compétence, à son caractère.

Qui succédera à M. de Mercey? Nous l'ignorons, bien que deux ou
trois noms aient été prononcés, dont un est celui de l'homme le plus
propre, aujourd'hui, à imprimer aux arts en France une haute et noble
direction, par la sûreté cle ses connaissances d'écrivain et de peintre, par
l'élévation de sa critique, et par l'excellent esprit qui l'anime. Ce qui est
certain, c'est que le gouvernement français devra reconstituer et réunir en
une seule main une direction générale des beaux-arts, s'il veut leur rendre
du lustre, de l'influence et de la grandeur.

CHAULES BLANC.
 
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