LA
HISTOIRE
DE
SCULPTURE AVANT PHIDIAS1
CHAPITRE II
grèce orientale. — les maîtres primitifs de samos et de chio
e serait un triste préambule d'une histoire
de la sculpture que de rappeler avec dé-
tail combien étaient grossiers, dans le prin-
cipe, les symboles du culte. Gupidon, à
Thespies, était figuré par une pierre; Ju-
non, à Argos, par une colonne, et, à Samos,
par une planche ; les Dioscures, à Sparte,
étaient représentés par deux poutres
qu'unissait une traverse, signe de fratei-
nité. Il y a longtemps qu'on a dit que l'enfance de l'art ressemblait à
l'art des enfants ; de telles recherches ne peuvent satisfaire qu'une
curiosité stérile.
11 n'est pas non plus utile de raisonner sur les vieilles statues en bois
que M Grèce adora pendant plusieurs siècles. Les auteurs les indiquent
plutôt qu'ils ne les décrivent, et les images qu'on en trouve sur les vases
peints ou les monnaies sont traitées librement, comme il convient à
des accessoires. 11 est aisé d'en reproduire quelques spécimens qui n'ont
rien de bien instructif.
Les Grecs, même aux époques plus avancées, les considéraient avec
un intérêt tout autre, qu'ils fussent incrédules ou qu'ils fussent dévots,
parce que leur orgueil national était flatté d'établir une comparaison entre
1. Voyez la livraison du 'Ier janvier.
HISTOIRE
DE
SCULPTURE AVANT PHIDIAS1
CHAPITRE II
grèce orientale. — les maîtres primitifs de samos et de chio
e serait un triste préambule d'une histoire
de la sculpture que de rappeler avec dé-
tail combien étaient grossiers, dans le prin-
cipe, les symboles du culte. Gupidon, à
Thespies, était figuré par une pierre; Ju-
non, à Argos, par une colonne, et, à Samos,
par une planche ; les Dioscures, à Sparte,
étaient représentés par deux poutres
qu'unissait une traverse, signe de fratei-
nité. Il y a longtemps qu'on a dit que l'enfance de l'art ressemblait à
l'art des enfants ; de telles recherches ne peuvent satisfaire qu'une
curiosité stérile.
11 n'est pas non plus utile de raisonner sur les vieilles statues en bois
que M Grèce adora pendant plusieurs siècles. Les auteurs les indiquent
plutôt qu'ils ne les décrivent, et les images qu'on en trouve sur les vases
peints ou les monnaies sont traitées librement, comme il convient à
des accessoires. 11 est aisé d'en reproduire quelques spécimens qui n'ont
rien de bien instructif.
Les Grecs, même aux époques plus avancées, les considéraient avec
un intérêt tout autre, qu'ils fussent incrédules ou qu'ils fussent dévots,
parce que leur orgueil national était flatté d'établir une comparaison entre
1. Voyez la livraison du 'Ier janvier.