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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 14.1863

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Nr. 3
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Burty, Philippe: Exposition de la Société des Amis des Arts à Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.17333#0290

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EXPOSITION DE LYON.

281

tout embaumé de douces senteurs, et les chevreuils bondissent gaiement
sur les lisières des massifs d'arbres. — Une jeune fille, une ombre indé-
cise traverse à pas lents la Vallée aux chênes rougis par les premières
gelées... N'est-ce pas là « le bois cher à ses premiers ans » dont parlait
le poète ?

M. Hector Allemand a tenté, non sans succès cette année, de com-
biner l'idée avec le naturalisme. Profondément versé dans la connais-
sance des maîtres anciens, familiarisé avec toutes les transformations de
la nature par une étude incessante et loyale, M. Allemand, qui est en
même temps qu'un artiste un homme d'un esprit très-chercheur, s'est
imposé d'oublier des théories et des souvenirs qui, certainement, l'avaient
plus souvent gêné que servi jusqu'à ce jour. Son étude dans les Bois
d'Optevoz est très-lumineuse ; les plans de ses Marais de Frigneux (Isère),
sont habilement distribués; mais nous préférons encore ses Grands Pla-
teaux d'Optevoz ; ce sont de larges assises de rochers gris, sur lesquels
flotte un des ciels les plus justes et les plus savants que nous ayons vus :
un grand ciel orageux, très-mouvementé, avec des plans vigoureusement
modelés, laissant voir par des déchirures hardies des parties sobrement
brillantes. C'est un magnifique morceau d'exécution, qui est en même
temps plein de sentiment. Mais s'il nous est permis d'adresser un conseil
à un artiste qui a si longuement médité sur son art, nous voudrions que
M. Allemand rendît d'une façon plus soutenue toutes les parties de son
tableau. Les terrains manquent parfois de consistance. Il semble que son
esprit rêveur perde trop souvent terre pour s'envoler au milieu de ces
nuages dont il sait si bien exprimer les grands aspects éclatants et les
délicatesses infinies.

Le paysage de M. Ponthus-Cinier, Chênes rcrts de la. forêt de Netluno
(Etals romains), est de beaucoup supérieur à tous ceux que nous con-
naissions de cet artiste. La composition en est savante; elle serait môme
froide si l'échappée de mer que l'on voit au milieu, la partie de dessous
de bois à droite, n'étaient de bons morceaux de nature. M. Ponthus-
Cinier sait se servir des fortes études qu'il a faites en Italie, mais il est
toujours un peu trop préoccupé de la crainte de paraître familier. C'est
un des derniers champions du paysage historique.

M. Joannin, un coloriste bien doué et un compositeur distingué, n'a
rien donné; il se réserve pour l'exposition de Paris, ce qui à mon avis
est un tort, car il court risque de passer inaperçu au milieu de quelques
milliers d'envois qui certainement afflueront, malgré les mesures de res-
triction les plus ingénieuses. — En revanche, il nous faut saluer un nou-
veau venu, M. Gustave Girardon, Ses peintures à l'huile ne sont pas d'une
 
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