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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 14.1863

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Nr. 4
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Lenormant, François: Musée Napoléon III, collection Campana, [10], Les bijoux
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https://doi.org/10.11588/diglit.17333#0334

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COLLECTION CAMPANA. — LES BIJOUX. 323

plus rarement es jaspes, le lapis-lazuli, l'agate rubannée, et l'onyx
nicolo aux deux couches superposées bleuâtre et noire. La sardonyx
qu'on tirait de l'Inde et des déserts de la Nubie s'employait surtout à la
confection des camées en relief, où ses couches successives de diverses
couleurs produisaient les effets les plus beaux.

L'usage des camées ne se développa guère chez les Grecs qu'à la cour
des Séleucides et des Ptolémées. C'est surtout chez les Romains et dans
le siècle d'Auguste qu'il atteignit son plus grand éclat. On ne montait en
bague que de très-petits camées et encore uniquement pour des bagues
de simple parure. La plupart des pierres sculptées en relief, comme les
intailles de très-grande dimension, se portaient dans des diadèmes, des
colliers, des bracelets, des ceinturons, des fourreaux et des poignées
d'épée, ou même des chaussures de luxe. On en garnissait aussi des
vases et des instruments en métaux précieux. Cette dernière habitude
s'est longtemps conservée dans le Moyen Age. La plupart des intailles et
des camées antiques parvenus jusqu'à nous ont été conservés dans
l'emploi d'ornements sur des reliquaires, des vases sacrés, des vêtements
d'église ou des couvertures de missels. ,

Comme on peut facilement le penser, les intailles et les camées,
surtout, quand on les voulait d'un vraiment beau travail, étaient choses
d'un prix extrêmement élevé. Les fortunes modestes ne pouvaient pas y
prétendre. Aussi les imitait-on dans des matières moins précieuses. De
là les pâtes de verre qu'on découvre en si grande abondance, qui imitent
toutes les pierres précieuses et souvent ont conservé dans leurs gra-
vures les copies d'originaux aujourd'hui perdus. Quelques-unes de ces
pâtes de verre sont du plus admirable, style, et les gens de goût
devaient les préférer à des intailles grossièrement exécutées sur de véri-
tables gemmes.

Certaines bagues, au lieu d'une pierre précieuse, offrent sous le
chaton une lame d'or aussi finement gravée en creux que les matières
dures et donnant de même l'empreinte du cachet. La Collection Campana
renferme en ce genre une merveilleuse série. Les bagues d'or gravées
étaient en usage chez les Grecs; mais c'est surtout chez les Étrusques
que s'en développa l'habitude. En effet, ce peuple, qui ne travaillait
pas les pierres fines de la même manière que les Grecs, et qui les façon-
nait à la mode des Phéniciens1 en forme de petits scarabées portant

1. Les petits scarabées de pierres dures ne sont pas un usage d'origine égyptienne,
comme on le dit ordinairement, mais d'origine phénicienne. Les collections si géné-
reusement offertes par M. le duc de Luynes à la Bibliothèque impériale en renferment
de merveilleux échantillons, provenant des sépultures phéniciennes de la côte de Syrie.
 
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