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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
les légendes, la plus grande analogie avec le vase Dodwell; il a été publié
en 1855, par Y Institut de correspondance archéologique 1.
Plusieurs autres vases de la suite corinthienne du Musée Napo-
léon III méritent d'être signalés, entre autres Yhydrie sur laquelle on
voit Achille mort, couché sur un lit funèbre et pleuré par les Néréides,
Y amphore décorée du sujet de Tydée et Ismène 2, la kélébé où est
représenté le repas d'Hercule 3 , une autre kélébé qui montre Pélée et
les Néréides, etc. Sur une hydrie sans inscriptions, et d'un style tout
particulier, est figuré Hercule qui conduit Cerbère enchaîné à Eurys-
thée; le roi, effrayé à l'aspect du monstre à triple tête, cherche à se
cacher dans le pithos 4.
Les vases les plus anciens, portant des signatures d'artistes, appar-
tiennent à la classe des vases corinthiens ; on en connaît deux, l'un et
l'autre encore inédits. Le premier est une pyxis signée du nom de
Charès (Xapeç), et appartient à M. Eugène Piot, à Paris; l'autre est un
vase à long col, trouvé à Gléones, dans l'Argolide, et acquis par la
Société archéologique d'Athènes ; il porte la signature de Timo-
nidas (Tipvi&a; ) 5. Des héros de la guerre de Troie sont représentés
sur ces deux vases.
Les sujets que montrent les vases de fabrique corinthienne, entre-
mêlés d'inscriptions en caractères archaïques, tracées tantôt de gauche
à droite, tantôt de droite à gauche (boustrophédon), ces sujets, dis-je,
peuvent donner une idée des compositions sculptées sur le célèbre coffre
de Cypsélus.
Pausanias0, qui nous a laissé une description détaillée de cette
œuvre d'art, dit que ce coffre avait été dédié; dans le temple de Junon,
à Olympie, par les descendants de Cypsélus, tyran de Corinthe, le même
dont il est question dans l'histoire de Démarate. Le jeune Cypsélus,
recherché par les Bacchiades qui voulaient le faire périr, avait été
caché clans ce coffre par sa mère ; or, les Corinthiens donnaient le nom
de jtuiéXr, à ces sortes de meubles (Xapvac;, x.ipw~ô;) ; de là, le nom de
l'enfant. Le coffre était fait de bois de cèdre, et les sujets qui
y étaient sculptés étaient taillés en partie dans le bois, en partie
incrustés d'or et d'ivoire, ce qui veut dire que des lamelles d'or rele-
\. Annales et monuments inédits, pl. XX.
2. Monuments inédits de l'Institut archéologique, t. VI, pl. XIV.
3. lbid., pl. XXIII, et Annales, t. XXXI, pl. K.
4. lbid., pl. XXXVI.
5. Bulletin de l'Institut archéologique, 1861, p. 46.
6. Elid. I, 17-19.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
les légendes, la plus grande analogie avec le vase Dodwell; il a été publié
en 1855, par Y Institut de correspondance archéologique 1.
Plusieurs autres vases de la suite corinthienne du Musée Napo-
léon III méritent d'être signalés, entre autres Yhydrie sur laquelle on
voit Achille mort, couché sur un lit funèbre et pleuré par les Néréides,
Y amphore décorée du sujet de Tydée et Ismène 2, la kélébé où est
représenté le repas d'Hercule 3 , une autre kélébé qui montre Pélée et
les Néréides, etc. Sur une hydrie sans inscriptions, et d'un style tout
particulier, est figuré Hercule qui conduit Cerbère enchaîné à Eurys-
thée; le roi, effrayé à l'aspect du monstre à triple tête, cherche à se
cacher dans le pithos 4.
Les vases les plus anciens, portant des signatures d'artistes, appar-
tiennent à la classe des vases corinthiens ; on en connaît deux, l'un et
l'autre encore inédits. Le premier est une pyxis signée du nom de
Charès (Xapeç), et appartient à M. Eugène Piot, à Paris; l'autre est un
vase à long col, trouvé à Gléones, dans l'Argolide, et acquis par la
Société archéologique d'Athènes ; il porte la signature de Timo-
nidas (Tipvi&a; ) 5. Des héros de la guerre de Troie sont représentés
sur ces deux vases.
Les sujets que montrent les vases de fabrique corinthienne, entre-
mêlés d'inscriptions en caractères archaïques, tracées tantôt de gauche
à droite, tantôt de droite à gauche (boustrophédon), ces sujets, dis-je,
peuvent donner une idée des compositions sculptées sur le célèbre coffre
de Cypsélus.
Pausanias0, qui nous a laissé une description détaillée de cette
œuvre d'art, dit que ce coffre avait été dédié; dans le temple de Junon,
à Olympie, par les descendants de Cypsélus, tyran de Corinthe, le même
dont il est question dans l'histoire de Démarate. Le jeune Cypsélus,
recherché par les Bacchiades qui voulaient le faire périr, avait été
caché clans ce coffre par sa mère ; or, les Corinthiens donnaient le nom
de jtuiéXr, à ces sortes de meubles (Xapvac;, x.ipw~ô;) ; de là, le nom de
l'enfant. Le coffre était fait de bois de cèdre, et les sujets qui
y étaient sculptés étaient taillés en partie dans le bois, en partie
incrustés d'or et d'ivoire, ce qui veut dire que des lamelles d'or rele-
\. Annales et monuments inédits, pl. XX.
2. Monuments inédits de l'Institut archéologique, t. VI, pl. XIV.
3. lbid., pl. XXIII, et Annales, t. XXXI, pl. K.
4. lbid., pl. XXXVI.
5. Bulletin de l'Institut archéologique, 1861, p. 46.
6. Elid. I, 17-19.