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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 14.1863

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Nr. 6
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Beulé, Charles-Ernest: Histoire de la sculpture avant Phidias, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17333#0522

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

coup d'œil sur la partie occidentale. Quels pays contient cette moitié de
la péninsule ? La Laconie, la Messénie, l'Arcadie, l'Élide, la Triphylie et
l'Achaïe.

L'Achaïe est une petite confédération qui demeura isolée du reste de
la Grèce jusqu'aux jours de la lutte suprême contre l'ambition des
successeurs d'Alexandre et la conquête romaine. Ses habitants furent
pendant de longs siècles ensevelis dans le calme et dans un heureux
égoïsme, indifférents même à l'invasion des Perses, régis par de sages
lois, s'appliquant à perfectionner leur constitution politique, que les
Grecs considéraient comme un modèle. Les Achéens, cette race glorieuse
chantée par Homère, ne reparaîtront qu'aux derniers jours de la Grèce,
et leur nom s'étendra de nouveau à tous les Hellènes qui voudront
défendre la liberté mourante. Jusque-là, ils sont oubliés de l'histoire.
Leur pays est assez fertile, bien que resserré entre les montagnes et la
mer, et traversé par des torrents qui se dessèchent aux premières cha-
leurs. L'Achaïe était sans ports, par conséquent sans commerce, ou peu
s'en fallait; ni l'industrie, ni les arts n'avaient pu se développer dans
ces obscures conditions.

Qu'on ne cherche pas davantage des artistes et un mouvement intel-
lectuel dans la Triphylie, petite contrée qui n'eut qu'une vie précaire,
et fut, le plus souvent, asservie aux Éléens. 11 en est des peuples comme
des particuliers : lorsqu'ils luttent contre les nécessités de chaque jour,
ils ne songent ni au luxe ni aux arts qui sont le privilège des opulents
loisirs.

L'Élide, au contraire, fut de bonne heure riche, éprise des prospé-
rités de la paix, respectée à cause de son caractère religieux. Les troupes
des pays voisins déposaient leurs armes avant de traverser l'Élide, terre
sacrée, et ne les reprenaient qu'à la frontière. Olympie fut, des le prin-
cipe, le sanctuaire de l'art autant que de la religion, et les Éléens,
dépositaires de tant de statues et de tant d'offrandes magnifiques, ne
pouvaient rester eux-mêmes insensibles à la gloire qui s'attache aux
arts. Ils ne se bornèrent point tout à fait à jouer vis-à-vis des Grecs le
rôle de maîtres des cérémonies; ils élevèrent des temples, consacrèrent
les images de leurs divinités protectrices. Cependant on ne compte chez
eux que peu d'artistes, architectes ou sculpteurs; ils n'eurent qu'un
commerce peu étendu, faute de ports et d'industrie; on ne voit pas non
plus que l'amour du beau ait produit dans la société éléenne ces efforts
puissants qui assurèrent, dans certaines villes, la perpétuité des écoles,
aussi bien que leur éclat. D'ailleurs, l'Elide avait peu d'importance
politique; située à l'extrémité du Péloponèse, elle ne participait que
 
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