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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Correspondance de Londres
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CORRESPONDANCE DE LONDRES

15 décembre 1864.

ous savez comment se divise l’année à Londres; quatre mois environ,
depuis mai jusqu’à la fin d’août, où le Parlement est en pleine activité,
où les moissons partout mûrissantes rendent la chasse impossible, et où
toute l'Angleterre riche et oisive afflue, à la suite de ses législateurs,
dans la grande ville dont elle remplit de luxe et de fracas les quartiers à la mode.

Le reste de l'année, Londres est le dernier endroit où il faut chercher les gens du
monde, pour qui cette immense foule serait le pire des déserts.

Or, il faut le dire, en Angleterre, comme dans tous les pays septentrionaux, l’art
est surtout un luxe, le plus raffiné de tous, et ce n’est pas la foule qui est appelée à
juger, à encourager, à payer ses productions.

C’est donc pendant la saison privilégiée seulement que le public véritable des artistes
anglais se trouve réuni, et c’est à ce moment qu’apparaissent à la fois toutes les mani-
festations extérieures du mouvement des arts, caché aux regards le reste du temps.

C’est l’époque de toutes les expositions, des ventes de tableaux, d’objets de curio-
sité, de livres rares.

Nous avons eu d’abord l’exposition annuelle de l’Académie royale de peinture et de
sculpture, qui mérite à tous égards d’être nommée la première.

Elle est, en tout cas, la première en date, et antérieure de plusieurs années à l’Aca-
démie elle-même.

En effet, bien avant qu’une charte royale n’eût organisé, en 4 768, l’institution
actuelle, la Société des artistes, dont elle n’est qu’une transformation, ouvrait, en
4 759, sa première exposition.

Logée d’abord à Saint-Martin’s Lane, puis dans les appartements de Somerset-House
que George III lui avait prêtés, l’Académie occupe depuis trente ans, en commun avec
la Galerie nationale, l’édifice construit à Trafalgar-Square de 4 832 à 4 838, et dont les
Anglais ne contestent pas eux-mêmes la parfaite laideur, mais qui est admirablement
placé pour attirer les visiteurs.

C’est là que l’élite des peintres anglais montre chaque année ses ouvrages, moyen-
nant un shilling d’entrée, à un public très-nombreux, et qui se meut à grand’peine
dans un local trop étroit.

Les académiciens et les associés qui sont, si l’on peut ainsi parler, de la graine
d’académicien, comme l’étaient les agréés de la vieille et regrettable Académie royale
de France, ont le droit d’être placés à la cymaise. Les autres, quand leurs œuvres sont
 
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