Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Darcel, Alfred: Lucien Merlet, Histoire de l'abbaye de N.-D. de Coulombs: [Rezension]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0497

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
HISTOIRE DE L’ABBAYE LE N.-D. DE COULOMBS

PAR M. LUCIEN MERLET

Un volume petit in-8° de 253 pages avec 12 gravures.
PETROT GARNIER. — CHARTRES, 1864.

'est dans le petit reliquaire dont nous donnons la gravure, qu’é-
taient enfermées jadis la renommée et la fortune de l’abbaye de
Coulombs, fondée sur les bords de l’Eure dès les temps mérovingiens.
Aujourd’hui que de cette abbaye, où vécut saint Bruno, il reste à
peine des ruines, le reliquaire est « relégué, dans la sacristie de
l’église paroissiale, sur la planche d’une vieille armoire qui ne ferme pas à clef et qui
contient les chandeliers et les ornements hors de service. » C’est là que M. Lucien
Merlet, l’historien de l’abbaye de Coulombs, l’a trouvé, et nous espérons que l’église
qui le possède le traitera désormais avec plus de révérence. Nous ne savons ce que le
clergé pensera de la relique qu’il renferme : cela n’est point notre affaire; mais comme
ce reliquaire possède une glorieuse histoire, nous demandons sa conservation au nom
des souvenirs qu’il rappelle.

La relique, — le prépuce du Christ, — fut achetée des Grecs par deux chevaliers
croisés qui la donnèrent à l’abbaye. Elle était enfermée sous un Christ d’ivoire que
bénit la main de Dieu, taillé au xne siècle dans le même morceau que la croix, à la-
quelle il semble attaché par quatre clous. Une bordure en filigranes ornée de pierres
cabochons lui sert de bordure. Si nous comprenons bien la description sommaire
qu’en donne un passage du xv° siècle, des lames de cristal de roche serties dans cette
bordure durent garnir le revers de la croix, ou du moins la cavité dans laquelle le
saint prépuce était enfermé sous la croix. Cette croix, peut-être mobile sur sa garni-
ture, servait ainsi de reliquaire. L’usure qui a effacé les traits du Christ est l’indice
de nombreux frottements expliqués par les pérégrinations que ce reliquaire a faites
et par l’usage auquel il était destiné.

Comme la relique passait pour donner des couches heureuses, le roi d’Angleterre
Henri Y, possesseur du pays chartrain où était érigée l’abbaye de Coulombs, pria, en
1442, les religieux de lui confier leur joyau pour l’envoyer en Angleterre à sa femme
Catherine de France, prête d’accoucher et qui mit heureusement au monde un enfant
qui devint le roi Henri YI.

Renvoyée en France, la relique fut déposée à la Sainte-Chapelle de Paris, en atten-

61

XVI II.
 
Annotationen