DE
QUELQUES ESTAMPES
MILANAISES
ATTRIBUÉES A CESARE DA SESTO
'école milanaise n’eut pas, à propre-
ment parler, de graveurs à la fin du
xve siècle et au commencement duxvi*.
La rareté extrême des pièces qu’on peut
rattacher à cette école, l’impossibilité
presque absolue d’en réunir quelques-
unes dues à un même maître, font pré-
sumer que les élèves du Vinci attachè-
rent peu d’importance à cet art nouveau
qui passionnait alors tant de peintres
éminents de l’Italie, de l’Allemagne et
des Pays-Bas. La gravure, à ses débuts,
n’avait rien, en effet, qui put séduire les disciples d’un maître qui a
porté si haut la science du clair-obscur et du modelé, qui a mis
tant de charme et de suavité dans ses figures. Si le travail rude et
monotone des premières estampes italiennes suffisait pour rendre l’aus-
térité d’un Mantegna ou la beauté un peu âpre d’un Botticelli, il était im-
puissant encore à traduire la grâce inexprimable des femmes du Vinci.
Aussi, n’est-ce guère qu’à titre d’essai que Léonard et ses élèves parais-
sent avoir manié le burin. Des trois gravures qui ont été faites en Italie
d’après la Gène, deux rendent assez bien la douceur des types du Vinci.
D’autres attestent même une origine illustre : le Profil d'une Jeune
femme couronnée de feuillages • plusieurs Têtes de cheval; une Femme
avec une grande natte de cheveux tressés pendante sur la poitrine ; une
QUELQUES ESTAMPES
MILANAISES
ATTRIBUÉES A CESARE DA SESTO
'école milanaise n’eut pas, à propre-
ment parler, de graveurs à la fin du
xve siècle et au commencement duxvi*.
La rareté extrême des pièces qu’on peut
rattacher à cette école, l’impossibilité
presque absolue d’en réunir quelques-
unes dues à un même maître, font pré-
sumer que les élèves du Vinci attachè-
rent peu d’importance à cet art nouveau
qui passionnait alors tant de peintres
éminents de l’Italie, de l’Allemagne et
des Pays-Bas. La gravure, à ses débuts,
n’avait rien, en effet, qui put séduire les disciples d’un maître qui a
porté si haut la science du clair-obscur et du modelé, qui a mis
tant de charme et de suavité dans ses figures. Si le travail rude et
monotone des premières estampes italiennes suffisait pour rendre l’aus-
térité d’un Mantegna ou la beauté un peu âpre d’un Botticelli, il était im-
puissant encore à traduire la grâce inexprimable des femmes du Vinci.
Aussi, n’est-ce guère qu’à titre d’essai que Léonard et ses élèves parais-
sent avoir manié le burin. Des trois gravures qui ont été faites en Italie
d’après la Gène, deux rendent assez bien la douceur des types du Vinci.
D’autres attestent même une origine illustre : le Profil d'une Jeune
femme couronnée de feuillages • plusieurs Têtes de cheval; une Femme
avec une grande natte de cheveux tressés pendante sur la poitrine ; une