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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Davillier, Jean Charles: Niculoso Francisco: peintre céramiste italien, établi a Séville (1503 - 1508)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0239

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MCULOSO FRAiN CISCO.

221

pellent, comme ceux du tympan, les plus belles nielles italiennes du
xve siècle; ce sont encore des satyres adossés, des animaux chimériques,
des cornes d’abondance, des mascarons, des bucranes et autres caprices
purements païens, très-usités en Italie depuis près d’un demi-siècle, mais
qui, transportés sur la façade d’un couvent durent paraître à Séville une
innovation des plus hardies, et contraire aux traditions d’ascétisme de la
vieille Espagne catholique. Voici l’inscription que nous avons relevée sur
un des azulejos de la voussure : Niculüso Francisco. Itauano. me. fecit.
in. el. agno. del 15.h. Plus bas, dans un cartouche, nous avons relevé
la date de 1508. — Il est donc probable que l’artiste mit quatre ans à
exécuter les azulejos.

La peinture seule pourrait rendre le merveilleux effet décoratif de
cette grande façade où les faïences se détachent de la manière la plus
harmonieuse sur un fond de brique de deux couleurs; les ornements,
qui rappellent toujours les faïences de Faenza et de Calfagiolo, sont en
jaune, bleu, blanc, vert, sur un fond général orange d’un ton très-chaud.
Mais si notre étonnement fut grand la première fois que nous vîmes un
monument de cette importance, il augmenta encore à la vue de sept bas-
reliefs appliqués sur la voussure : ces bas-reliefs, qui offrent la plus
grande analogie avec ceux de Luca délia Robbia, sont en terre cuite en-
tièrement émaillée de diverses couleurs,- et entourée d’une couronne de
fruits et de feuilles, également émaillée; le style et le modelé sont très-
remarquables, et présentent les mêmes émaux que les bas-reliefs du cé-
lèbre sculpteur florentin.

Un grand encadrement rectangulaire, qui surmonte l’ogive, est en-
tièrement revêtu d’azulejos dont la peinture représente le ciel avec quel-
ques nuages 1 ; sur ce fond se détachent quatre anges en ronde bosse,
en terre émaillée, également dans le style de Luca délia Robbia : deux
sont vus de face, et reposent sur des consoles en faïence à reflets métal-
liques; les deux anges supérieurs supportent deux grands cadres rectan-
gulaires formés de quatre azulejos également h très-beaux reflets métal-
liques beaucoup plus grands que les autres, où le monogramme du Christ
est figuré en relief, en caractères gothiques d’une forme particulière,
tels qu’on les remarque assez fréquemment sur les plats hispano-mores-
ques de cette époque. L’édifice est surmonté d’une frise, également en
terre cuite émaillée, représentant alternativement des anges aux ailes
éployées et des flambeaux renversés comme on en voit fréquemment dans
les monuments du xve siècle en Italie.

\. La partie du portail revêtue de faïences mesure environ cinq métrés de haut sur
sept de large.
 
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