Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Mantz, Paul: L' enseignement des arts industriels avant la révolution
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0242

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
230

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

jour en jour mieux comprises. La Gazelle des Idéaux-Avis a, bien des
lois déjà, entretenu ses lecteurs de cette institution féconde; elle en a
parlé sans envie, mais avec le vif désir de voir la France suivre un aussi
heureux exemple, et essayer, à son tour, de mettre obstacle aux envahis-
sements du mauvais goût en donnant un guide aux fantaisies désorien-
tées. Ce vœu; on le sait, va recevoir satisfaction : le musée qui s’organise
à la place Royale, et dont M. Jacquemart annonçait récemment la créa-
tion R est, à notre avis et dans notre secrète espérance, le commence-
ment d’une grande œuvre de progrès et de lumière. L’incubation a été
laborieuse et lente, mais enfin l’idée est mise au jour; elle est née dans
une chaude atmosphère de dévouement, sous un gai rayon de jeunesse et
de liberté, et nous croyons qu’elle grandira.

Mais il n’entre pas dans nos visées de redire aujourd’hui ce qui a été
dit hier et de célébrer la naissance de Y Union centrale des avis appli-
qués à l’industrie. Notre ambition serait d’essayer, à propos du fait nou-
veau qui vient de se produire, une sorte d’étude rétrospective et de
rechercher ce qu’était dans le passé l’enseignement de l’art industriel, à
quelle école se formaient ces bons ouvriers du métal et de la dentelle, de
la terre cuite et de la soie, dont les créations étaient et sont encore la dé-
coration de nos demeures, la parure de nos femmes, le luxe et l’enchan-
tement de la vie. Il nous a semblé que cette étude, purement historique,
pouvait n’être pas sans intérêt pour ceux qui s’occupent aujourd’hui de
la question d’enseignement professionnel : quelques notes recueillies au-
trefois, quelques faits curieux récemment retrouvés serviront de base à
notre travail, dont nous devons, selon nos habitudes prudentes, prier le
lecteur de vouloir bien pardonner les lacunes, l’histoire étant décidément
sans limites et par cela même toujours à compléter et à refaire.

11 n’est jamais venu à l’esprit de personne que les créations de
l’art industriel aient pu être, dans le passé, le produit hasardeux d’une
fantaisie sans règle et sans étude. L’ornement a sa loi; il est fait de cal-
cul autant que d’inspiration, et la combinaison est son essence. Les ar-
tistes d’autrefois le savaient bien. Qu’on étudie un meuble de luxe, un
tapis, un bijou, un vase, le choix des formes ou des couleurs, le système
décoratif, la finesse ou la liberté de l’exécution, tout, dans la création du
moindre des objets que nous admirons, implique un art préexistant, une
initiation, un enseignement. Et, en effet, l’école étant autrefois l’atelier,
la grande forme de l’enseignement, jusqu’à la révolution, ce fut l’ap-
prentissage.

I. Voir la Gazette des Beaux-Arts ; Tome XVII, p. 507.
 
Annotationen