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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 3
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Blanc, Charles: Grammaire des arts du dessin, 2, [Sculpture]; Annexe: architecture, sculpture, peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0269

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GRAMMAIRE DES ARTS DU DESSIN.

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Ces notions élémentaires étaient indispensables au lecteur. Il doit
savoir, pour n’être pas complètement étranger au langage des anti-
quaires, qu’on entend par scarabées les pierres qui ont la forme de cet
insecte, lors même qu’il n’y est point gravé; par grylles, les figures gro-
tesques, les caricatures; par symplegma, toute composition bizarre, chi-
mérique, monstrueuse, comme par exemple une tête de femme coiffée
d’un dauphin, un lapin armé d’un fouet, un singe avec deux trompes;
et que le mot pâtes antiques se dit des empreintes en verre coloré, au
moyen desquelles les anciens ont contrefait les pierres gravées et nous
en ont conservé des moulages aussi précieux, à la matière près, que les
originaux. Aujourd’hui l’imitation des gemmes, en verre ou en émail, a
été portée au dernier degré de la perfection; quant aux empreintes sin-
cères, elles se prennent avec de la cire d’Espagne, du plâtre très-fin ou
du soufre.

Disons maintenant quelles idées dirigeront l’artiste dans la gravure
de ces riches matières, déjà si mystérieusement colorées et si splendides
quand elles sortent du sein de la nature, telles que les formèrent, dans
l’âge du feu, des fusions et des affinités inconnues.

La glyptique est de la sculpture en miniature. Elle représente et elle
doit représenter en dimensions microscopiques les choses les plus nobles
et les plus grandes, tantôt des divinités, tantôt des emblèmes d’une
haute signification, tantôt l’image d’un héros ou les traits de la beauté.

La première condition de ce petit art, ou plutôt de cet art en petit,
est justement la grandeur. Pensée, forme, travail, tout doit y être pré-
cieux comme la matière employée; tout doit y être à l’état de concen-
tration, à l’état d’essence. N’ayant qu’un mot à dire, on le choisira concis,
profond et énergique. Lue chose qui n’a pas été remarquée, c’est que le
mot concision venant de concisus, taillé, semble fait exprès pour expri-
mer la qualité de toute ciselure dans la pierre ou dans le métal, et que
par une vérité réciproque, le laconisme caractérise le langage de la glyp-
tique, de même que le tranchant des mots incisifs marque le laconisme
de l’écrivain.

Supposons que le sculpteur qui a modelé une statue de Jupiter,
veuille la graver sur une pierre fine, lui suffira-t-il de faire subir une
égale réduction à toutes les parties de sa figure? Non. Cette proportion
mathématiquement exacte produirait une petitesse infaillible, une insi-
gnifiante miniature. Le personnage, portant sur des pieds imperceptibles,
paraîtrait manquer d’assiette, de solidité et de force. Les membres les
plus importants, ceux qui décident surtout de l’expression, la tête, le
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