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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 3
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Aquarone, J.: The fine arts quarterly review: [Rezension]
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288

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nication avec les personnes curieuses de l’histoire de l’art. Quelques anais s’étaient ren-
contrés avec lui dans la même idée; et voilà comment la Revue des Beaux-Arts fut
fondée, avec la gracieuse permission de la Reine, au mois de mai '1863.

Il faut reconnaître, néanmoins, que M. Woodward et ses amis avaient le droit de
compter sur d’autres éléments de succès que l’utilité immédiate que pourraient retirer
quelques travailleurs, livrés à des études spéciales, de la mise en commun des trou-
vailles faites par chacun dans le cours de ses propres recherches.

L’Angleterre a toujours eu ses curieux et ses amateurs. Les magnifiques collections
particulières dont elle abonde plus, peut-être, qu’aucun autre pays d’Europe, en sont
une preuve éclatante. Et la littérature artistique, depuis les Anecdotes sur la peinture
et le Catalogue des graveurs, qu’Horace Walpole faisait imprimer au milieu du
xvme siècle, dans sa célèbre maison de Strawberry-Hill, jusqu’à nos jours, y a produit
plus d’un livre utile et recherché.

Mais, depuis quelques années, le goût des arts s’est propagé dans une proportion
immense. Les grandes expositions universelles ont amené une espèce de révolution dans
le domaine de l’art. Elles ont créé un public tout nouveau, fort étendu, qui veut voir,
s’instruire. La mode s’en mêle, et l’on invite aujourd’hui ses amis à venir contempler
quelques consoles chargées de vases ou de statuettes, dans la forme où on les invitait,
il y a dix ans, à assister aux exercices de prestidigitation d’un pianiste, ou à entendre
les roulades d’une chanteuse. Chacun aurait honte de n’avoir rien à dire devant ces
belles choses; et le conseiller discret qui viendra guider dans la bonne voie les
admirations et les préférences un peu exposées à s’égarer, a des chances d’être bien
accueilli.

D’ailleurs, ici la mode n’a fait que venir en aide à un courant d’opinion fort sé-
rieux, excellent en soi. On veut relever le niveau artistique de l’industrie anglaise.
Les membres les plus distingués de l’aristocratie, et, à leur tète, le prince consort, dont
le nouveau recueil invoque le nom volontiers, y ont énergiquement travaillé. De là
l’exposition de Manchester, l’organisation de la collection de South-Kensington, et l’ac-
cumulation immense de tant de trésors que l’on y admirait; de là, la multiplication
toujours croissante des écoles de dessin. Mouvement admirable, et dont le contre-coup
doit profiter à la France elle-même, comme les armements d’un peuple puissant obligent
son voisin à réunir ses forces et à s’organiser pour la lutte. Or, en pareil cas, il y a
aussi une place pour la plume, à côté du crayon et du pinceau; il y a l’indication
des modèles, la critique des influences dangereuses, l’appréciation des méthodes,
l’examen des réformes et des améliorations. Tout cela donne à notre nouveau confrère
d’outre-Manche une solide raison d’être, et assurera, nous l’espérons, son existence et
sa prospérité.

Essayons, maintenant, d’après les quelques numéros qui ont paru, de donner une
idée des travaux et des tendances de la Fine Arts Review.

Le domaine de la Revue anglaise se confond à peu près avec celui qu’embrasse la
Gazette des Beaux-Arts ; il comprend tout ce qui est de nature à intéresser les ama-
teurs intelligents de l’art.

Il y a d’abord toute une partie de simples renseignements où la patience, la bonne
volonté, l’exactitude suffisent. C’est le compte rendu détaillé des ventes, des séances,
des institutions artistiques; le catalogue fort étendu de tout ce qui se publie dans
toute l’Europe concernant les arts ; tout cela, il est vrai, rejeté à la fin des numéros,
arrive souvent un peu tard, après que la curiosité s’est éteinte ou a cherché à se satis-
 
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