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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 4
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Bulletin mensuel: Mars 1865
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0398

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BULLETIN MENSUEL

MARS 1865

S’il est vrai que le goût pu-
blic a besoin d’être sans cesse
nourri, éclairé, fortifié par des le-
çons nouvelles, on peut dire que,
cet hiver, rien n’aura manqué à
son éducation. Pendant que la
vente Pourtalès égrenait son in-
terminable chapelet des merveilles
de l’art depuis l’antiquité jusqu’à
nos jours, d’autres expositions,
d’autres ventes ramenaient sous nos
yeux les œuvres aimées de Charlet,
de Decamps, de Delacroix, de tous
nos maîtres modernes ; une expo-
sition fermée d’hier éveillait des
luttes ardentes autour du nom
d’Hippolyte Flandrin; enfin des cours ouverts sur les deux rives de la Seine livraient
en pâture aux esprits curieux, ici d’ingénieuses théories, là des enseignements prati-
ques. La saison a donc été bonne et le public doit se déclarer satisfait. Il a payé sur
toute la ligne, mais il a eu pour son argent.

En vérité, où l'argent n’est-il pas? Partout où on l’appelle, le public sort de terre,
la bourse à la main. L’exposition posthume de Flandrin va jeter dans la caisse des
artistes une somme de 30,000 francs environ. Un peintre étranger, décrié durant toute
sa vie parla critique française, meurt après trente années d’un travail opiniâtre. On
apporte à Paris ses esquisses, ses études, ses dessins, et, pendant plus d’une semaine,
Paris se dispute à prix d’or les reliques du talent de Calame.'Faut-il en conclure que
Paris n’esl peuplé que de Genevois, ou que les Parisiens sont des bêtes? Ni l’un ni
l’autre. C’est qu’il y a, dans les études peintes directement d’après nature, une saveur
particulière qui ne fut jamais mieux appréciée qu’aujourd’hui. Lorsque le malheureux
Calame, chamarré des ordres de tous les souverains et riche de leurs dons, envoyait un
tableau à nos expositions pour obtenir cette consécration suprême du Salon français,
sans laquelle toutes les autres ne sont rien, j’imagine qu’il choisissait le mieux fait, le
plus soigné, le plus fini, le plus léché, et ce tableau arrivait juste à un moment où le
débraillé de l’exécution était à la mode. Au milieu de cette école du paysage moderne
 
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