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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 6
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Le Brun-Dalbanne, Eugène: Étude sur Henry Janssens: peintre flamand du XVIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0545

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528

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

duc de Holstein qui se l’était attaché aux appointements de AOO Jlorins
par an, puis qui avait comblé ses vœux d’artiste en lui donnant les
moyens d’aller en Italie étudier les grands maîtres. « Lorsque Janssens
était arrivé à Rome, dit excellemment M. Paul Mantz, l’école italienne n’é-
tait plus que l’ombre d’elle-même. Les décorateurs triomphaient; la
mode saluait dans leurs audaces ces pinceaux rapides qui savaient en
quelques jours couvrir de souriantes allégories les plafonds et les mu-
railles d’un palais. Le jeune Flamand fut pris au cœur par les gaietés de
cet art facile, et ayant fait la connaissance d’un peintre hollandais assez
célèbre alors, Pierre Molyn dit T empesta, il travailla avec lui, cessant
ainsi d’être Flamand auprès d’un maître qui depuis longtemps avait ou-
blié qu’il était Hollandais1. » Tels furent le maître et les études de
Janssens en Italie, et nous allons voir qu’il demeura fidèle à ses commen-
cements.

Après quelques années consacrées à l’apprentissage de l’art facile,
Victor Janssens reprit le chemin de Bruxelles et il y était en 1718, dans
le temps que Mariette y demeurait. « C’était lui-, dit Mariette, qui faisait
les tableaux pour les tapisseries, qu’exécutaient les sieurs de Vos et L.
Leyniers, et il y représentait presque toujours des sujets tirés de l’his-
toire profane ou de la Fable. Je lui ai trouvé du génie, un pinceau un peu
lourd, des effets de lumière assez ordinaires et rien de piquant dans sa
manière de dessiner; avec cela ce n’est pas un peintre méprisable. 11 a
passé presque toute sa vie à Bruxelles, et l’on voit nombre de ses ouvra-
ges dans les églises du Brabant.... Ce qu’il a fait de plus considérable
est le plafond de la grande salle de l’hôtel de ville à Bruxelles, appelée
la chambre des états. 11 y a représenté l’assemblée des dieux2. « M. Paul
Mantz que nous aimons à citer, complète ainsi l’indication de Mariette :

« ce plafond qui fut payé à Janssens six mille florins, existe encore, et,
on peut le dire hardiment, c’est le chef-d’œuvre de Janssens. Cette vaste
peinture, où l’on voit les dieux de la fable antique siéger au milieu de
l'Olympe, est conçue dans un goût décoratif qui fait songer aux œuvres
analogues que certains maîtres français venaient d’achever à Versailles;
mais il ne reste plus, dans cette grande machine, la moindre trace du
génie flamand3». Bien n’est plus juste que cette appréciation, et nous nous
rappelons qu’en nous trouvant à Bruxelles en face de cette immense com-

\. Paul Mantz, Histoire des peintres de toutes les écoles, Victor-Honoré Jans-
sens.

2. Mariette, Abecedario, t. III, p. 4.

3. Paul Mantz, Histoire des peintres, Victor Janssens, p. 4.
 
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