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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 6
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Bulletin mensuel: Mai 1865
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0584

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BULLETIN MENSUEL

MAI 1865

endant que le public courait au Salon, une exposition d’un caractère
absolument intime attirait chez le chef et le doyen de l’école française
contemporaine, un petit nombre de visiteurs. Une œuvre, une seule, et

pas même un tableau, un dessin, voilà ce que sont allés saluer les ama-
teurs, heureux de suivre les manifestations élevées de l’art, voilà ce qu’une bonne
grâce infatigable se plaisait à leur laisser voir, et ce que l’admiration la mieux jus-
tifiée ne se lassait pas de contempler.

C’est qu’en effet, dans cette œuvre unique, il y a plus de pensée, plus d’intérêt,
plus de caractère et de style, plus d’art en un mot, et je dirai presque plus de jeunesse
que dans le Salon tout entier. M. Ingres a retrouvé une verdeur singulière, pour refaire,
à plus de quarante années de distance, une composition peinte en 1 827, Y Apothéose
d’Homère. Il a modifié à la fois l’ensemble et les détails. A l’ensemble il a donné une
grandeur toute nouvelle. Aux détails, multipliés à l’infini, il a imprimé un caractère
de précision remarquable. La première conception était idéale ; celle-ci est plus spé-
cialement historique.

Homère déifié comme le type du beau dans les lettres et dans les arts, au milieu
des poètes, des écrivains, des artistes de tous les siècles qui ont adoré et réalisé
de leur mieux la beauté homérique, tel est le sujet des deux compositions, sujet po-
sitif et défini comme ceux que doit aborder la peinture d’histoire. 11 faut qu’elle
l’aborde résolument et simplement, en laissant de côté la fantaisie, la rêverie, toutes
ces aspirations maladives d’enfant gâté, qu’un art robuste et sain ne connaît pas. Dans
la foule groupée autour du poëte, il faut qu’elle caractérise chaque personnage par la
physionomie, chaque époque par le costume, afin que le sujet, clairement écrit, dise
bien ce qu’il veut dire, et que, abstraction faite du plaisir des yeux, il porte jusqu’à
l’âme du spectateur une impression déterminée.

Ainsi a fait M. Ingres en revenant sur son tableau de 1827. Il a voulu à la fois élever
sa pensée, agrandir son cadre, affirmer avec plus de certitude et de force l'impression
 
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