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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 5
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Jacquemart, Albert: Musée rétrospectif, [3], La Renaissance et les temps modernes: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0400

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LA RENAISSANCE ET LES TEMPS MODERNES.

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spécimens de la fabrication de Malaga. Valence vient ensuite avec les
pièces armoriées de MM. Davillier, Rivet, le comte d’Armaillé, et le re-
marquable vase à anses multiples, à mamelons ajourés, de M. le baron
Gustave de Rothschild; l’inscription : In principio eral Verbum, répétée
sur ce vase suffirait à indiquer sa provenance. L’urne charmante à ailes
plates, dont nous avons précédemment donné la figure et la description %
fournit le type des œuvres de Majorque, avec leurs doux reflets, leurs
fines fougères encadrées de riches arabesques, puis, plus près de notre
époque, se montre Manisès avec ses tons éclatants qui scintillent sur la
belle plaque votive de M. Patrice Salin, le vase couvert de M. Davillier,
et les urnes gracieuses de M. le baron de Scliwiter.

Mais, à côté de ces choses, où la nationalité est écrite, combien en
est-il dont l’origine reste à chercher? M. Gustave de Rothschild expose
une cuve dont le fond bleu semé d’ornements d’or semblerait annoncer
une fabrication de Malaga; pourtant l’or y est plus rouge que dans le
type, et lorsqu’on descend aux détails, on voit, au pourtour, des rosaces
inusitées, et dans le reste, un système d’entrelacs bien plus arabe que
moresque, qu’on pourrait croire sorti de l’école de Mahmoud, l’auteur
des damasquines vénitiennes. Plus loin sont les plats et bassins à reliefs,
à fonds chinés, souvent ornés d’armoiries italiennes, tels que ceux de
MM. Rasilewski et de Rothschild, où l’on retrouve l’écu des Piccolomini;
d’autres pièces, également chinées, où des godrons alternant de couleurs
et d’ornementation rappellent la forme et le goût des émaux peints de
Venise. Si une fabrication veneto-moresque devient ainsi évidente, elle
explique une autre des souches primitives italiennes, celle de Pesaro,
dont les premiers ouvrages, encore ornés, dans des fonds, des fougères
et des fleurons moresques, nous montrent des velléités d’émancipation
par leurs armoiries tout européennes : ainsi le beau plat de M. Jarvez,
où l’écu des Farnèses est coupé par une fasce inscrite du mot MARIA ; ainsi
le plat de M. le baron Alphonse de Rothschild, où les insignes héraldiques
de la France, du Dauphiné et de la Bourgogne, sont reliés par les bri-
quets symboliques du collier de la Toison d’or.

Mais n’anticipons pas, et revenons plutôt à un genre de poterie
qu’une erreur commerciale a déclassé récemment pour lui donner une
origine unique, tandis qu’il y faut voir une fabrication primitive univer-
selle, qui s’est continuée dans quelques lieux jusqu’à l’époque actuelle ;
nous voulons parler des graffiti. On appelle ainsi des vases en terre
commune recouverte d’un engobe jaunâtre que l’on enlève, avant la cuis-

I. Gazelle des Beaux-Arts, I. XII, p. 207.
 
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