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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 5
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Bulletin mensuel: Octobre 1865
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0500

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BULLETIN MENSUEL

OCTOBRE 1865

ipH orsqu'on se décide il quitter la France pour rentrer à Paris, la première
@9 question que l’on adresse à tout venant est celle-ci : Qu’v a-t-il de nou-
gH veau? — Rien encore, nous a-t-on répondu partout. La saison ne se

dessine pas. L’hôtel Drouot sort à peine de ses léthargies de l’été. Un mystère impé-
nétrable enveloppe les ventes de l’avenir. Après une existence trop courte, mais
assurément bien remplie, le Musée rétrospectif voit approcher le moment de fermer
ses portes et de restituer aux amateurs les trésors qu’ils lui ont confiés.

La mort seule ne chôme pas. Elle a frappé M. Duret, elle a frappé M. Heim, faisant
ainsi deux places vacantes à l’Institut. Elle a frappé M. Serrur, M. Dien, M. Protheau,
ceux-là au déclin de leur carrière, ce dernier à l’heure critique où le succès couronne
le talent. Puisque la coutume égyptienne de juger ses morts a passé dans nos mœurs,
nous reverrons sans doute une dernière fois les œuvres de ces artistes. Déjà les
amis de Duret travaillent à organiser une exposition de ses œuvres. On y trouvera
réunis et le Chateaubriand qui appartient à l’Académie française, et le Mercure qui
est à l’Opéra, et les deux statues du Luxembourg, le Pêcheur dansant, le Vendan-
geur, datées de 1833 et de 1839, inspirations charmantes bien dignes de rester dans
la sculpture française; et enfin, à côté de morceaux de moindre importance, une
œuvre caressée jusqu’au dernier jour par l’artiste, la statue assise de Raclicl repré-
sentée au moment où Phèdre s’écrie :

Cette exposition partielle, coïncidant avec l’étude que M. Charles Blanc prépare sur
le sculpteur Duret, sera une bonne fortune pour les amis de l’art. Mais pourquoi ne
pas généraliser une mesure de justice dont les bons effets ne sont pas douteux? Pour-
quoi no nous montrerait-on pas, à la fin de chaque année, les œuvres des artistes qui
n’en produiront plus? L’Institut, si justement jaloux de rendre un suprême hommage à
ses membres décédés, n’atteindrait-il pas mieux son but, si, au lieu d’un éloge acadé-
mique, il leur décernait l’honneur d’une exposition posthume? Une exposition ne peut
mentir.

Je demande donc, dans l’intérêt de l’art et de l’histoire, l’établissement d’exposi-
tions nécrologiques annuelles. L’École des Beaux-Arts prêterait ses galeries. S’il s’agis-
sait d’un maître, l’État ferait seul l’exposition, à titre de récompense nationale. Sinon,
un droit d’entrée, une souscription, en couvriraient les frais. Le concours du public ne
manquerait pas aux solennités de ce genre. L’art en tirerait un sérieux profit, et l’opi-

Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent!
 
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