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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 6
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Burty, Philippe: Les gemmes et joyaux de la Couronne au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0561

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

travaux de la critique contemporaine ont prouvé que, sauf pour le Persée,
il fallait bien en rabattre sur le compte de ce hâbleur, liais si, comme
nous en sommes convaincu, les trois Coupes de Jaspe oriental et de
Sicile sortent de son atelier, il faut lui reconnaître ce qui a passionné ses
contemporains, le goût le plus délicat de l’ornementation et une habileté
d’outil sans rivale.

M. Barbet de Jouy, en dehors de ses soins de conservateur au Louvre,
a particulièrement étudié la série des pierres dures. On trouve donc plus
d’un passage intéressant dans ce livre des Gemmes et Joyaux de la Cou-
ronne. En voici un entre autres qui prouve quels rapprochements lumi-
neux amènent l’étude simultanée de l’histoire et des objets d’art. « De
toutes les gemmes colorées, la sardoine semble avoir été celle qui, dans
l’antiquité, a été préférée; les vases les plus rares et les plus anciens
que possède la collection de la Couronne sont des vases de sardoine. Au
xvie siècle, en même temps que le cristal de roche, le jaspe apparaît
comme la pierre de prédilection, et, parmi les jaspes, ceux qui sont
mêlés de couleurs et de nuances multiples ont été les premiers que les
orfèvres ont recherchés pour les orner de leurs montures. Ce n’est que
plus tard que nous trouverons un vase de jaspe sanguin, matière qui,
sous Henri II et ses fils, sera, de préférence aux autres, employée jus-
qu’au jour où l’agate orientale deviendra la pierre à la mode. Observons
dès à présent que les orfèvres du xvie siècle, en travaillant sur des
matières différentes, ont changé leur manière ; pour les jaspes qui sont
diaprés de plusieurs nuances, l’or ciselé et quelques touches d’émaux
leur ont paru suffire; ils ont relevé, par la blancheur des perles et par
l’éclat de quelques pierres fines, la coloration intense et sombre du jaspe
sanguin ; ils ont prodigué les pierreries de toutes couleurs et les émaux
de tous les tons quand ils ont eu pour fond la nuance pâle d’une agate
transparente. » Cette remarque, d’une justesse parfaite, peut souvent
aider à dater, dans les collections, des objets dont le style hybride ne
donne point clairement la date.

Nous aurions désiré mettre sous les yeux de nos lecteurs une des
planches des Gemmes et Joyaux de la Couronne. Les dimensions des
cuivres s’y sont opposées. Ainsi que nous l’avons dit, chaque objet est
reproduit dans sa grandeur réelle. Il eut fallu ou plier l’épreuve en deux
ou couper les marges. L’artiste ne pouvait consentir ni à cette modi-
fication de l’aspect réel de son beau livre, ni à cet expédient digne
de Procuste. Au reste, ceux de nos lecteurs qui, aux expositions, pour-
suivent patiemment l’histoire de l’art contemporain ont déjà vu au Salon
de 1864 les six Vases de Sardoine, de Cristal et de Jaspe, imprimés sur
deux feuilles, qui valurent à leur jeune auteur une médaille; et à celui
 
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