DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:[La grammaire des arts du dessin]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0010
Nous avons, depuis quelque temps, la bonne fortune et l'honneur de
compter l'auteur parmi nos collaborateurs, et nos lecteurs savent assez
que les rédacteurs du Temps n'ont guère l'habitude de se louer entre
eux dans leur journal. Mais il s'agit ici d'une œuvre vraiment accomplie
et tout à fait hors ligne, que la postérité, nous ne craignons pas de le
dire, classera parmi les productions les plus distinguées de l'esprit fran-
çais, et qui subsistera, quand le temps aura submergé bien des gloires
contemporaines. Nous nous laissons donc aller sans faux scrupule au
plaisir trop rare d'exprimer une admiration franche, et de saluer un
livre qui sera une date, et que personne n'aura jamais envie de refaire.
Dans un temps où le gaspillage du talent est à l'ordre du jour, M. Charles
Blanc a montré ce que peut la longue application de l'esprit, et à quelles
conditions se font les chefs-d'œuvre. Le résultat est digne de l'effort, et
il est si complet que l'effort n'est pas sensible. Cette œuvre, complexe
et profonde, paraît une œuvre simple et facile; elle réalise ainsi la loi
suprême du beau, et sert d'illustration aux principes qu'elle formule.
Sous un titre modeste et technique, M. Charles Blanc a donné une philo-
sophie complète de l'art, mais cette philosophie n'a rien d'obscur ni
d'aride ; elle est pleine d'air et de lumière, elle a la grâce et la splendeur
des monuments qu'elle explique. Cette esthétique est elle-même une
œuvre d'art, et elle l'est dans tous les sens, par la conception, par
l'ordonnance, par le style, par le fini, par l'égalité soutenue et parfaite
de l'exécution. Elle est à l'art ce que l'œuvre de Buffon est à la nature.
En nous exprimant ainsi, nous avons la certitude de répondre au sen-
timent de tous ceux qui ont déjà lu la Grammaire des arts du dessin
dans la Gazette des Beaux-Arts.
A. NEFFTZER.
compter l'auteur parmi nos collaborateurs, et nos lecteurs savent assez
que les rédacteurs du Temps n'ont guère l'habitude de se louer entre
eux dans leur journal. Mais il s'agit ici d'une œuvre vraiment accomplie
et tout à fait hors ligne, que la postérité, nous ne craignons pas de le
dire, classera parmi les productions les plus distinguées de l'esprit fran-
çais, et qui subsistera, quand le temps aura submergé bien des gloires
contemporaines. Nous nous laissons donc aller sans faux scrupule au
plaisir trop rare d'exprimer une admiration franche, et de saluer un
livre qui sera une date, et que personne n'aura jamais envie de refaire.
Dans un temps où le gaspillage du talent est à l'ordre du jour, M. Charles
Blanc a montré ce que peut la longue application de l'esprit, et à quelles
conditions se font les chefs-d'œuvre. Le résultat est digne de l'effort, et
il est si complet que l'effort n'est pas sensible. Cette œuvre, complexe
et profonde, paraît une œuvre simple et facile; elle réalise ainsi la loi
suprême du beau, et sert d'illustration aux principes qu'elle formule.
Sous un titre modeste et technique, M. Charles Blanc a donné une philo-
sophie complète de l'art, mais cette philosophie n'a rien d'obscur ni
d'aride ; elle est pleine d'air et de lumière, elle a la grâce et la splendeur
des monuments qu'elle explique. Cette esthétique est elle-même une
œuvre d'art, et elle l'est dans tous les sens, par la conception, par
l'ordonnance, par le style, par le fini, par l'égalité soutenue et parfaite
de l'exécution. Elle est à l'art ce que l'œuvre de Buffon est à la nature.
En nous exprimant ainsi, nous avons la certitude de répondre au sen-
timent de tous ceux qui ont déjà lu la Grammaire des arts du dessin
dans la Gazette des Beaux-Arts.
A. NEFFTZER.